jeudi 23 mai 2019

Deux affiches pouvant tromper !

Voici les échanges de la L.U.C. avec le « Conseil bruxellois des Musées », à propos de deux affiches qui pouvaient tromper les passants dans des stations du métro.
Une critique et des explications… pour évoluer, à l’avenir? 

LA LETTRE DE LA L.U.C.

(…) Nous nous adressons à vous parce que le logo de votre association est en exergue dans une campagne d’affiches qui revient régulièrement dans nos métro bruxellois et propose en illustration des œuvres maîtresses des musées de notre capitale.

Cette campagne a eu récemment au moins deux effets négatifs. 
Nous voulons vous en avertir et nous espérons que vous pourrez nous donner une explication et trouver des solutions pour qu’à l’avenir cela ne se reproduise plus d’une façon ou d’une autre. 

1 : Tout d’abord, durant tout l’été 2018, les visiteurs potentiels du Musée Magritte ont été trompé par votre illustration de L’Empire des Lumières qui n’était pas exposé.
L’absence de cette toile (et donc indirectement votre promotion) a provoqué sur la toile de nombreuses réactions qui ne sont vraiment pas bonnes pour le tourisme et nos musées de façon globale :

2 : D’autre part, vous trouverez, ci-dessous, une  photo prise le 22 janvier 2019 dans une station de métro du centre ville.
Elle propose une œuvre du Musée d’Ixelles… qui est fermé pendant plusieurs années pour sa restauration complète.
C’est à nouveau une ambiguïté qui peut avoir des effets négatifs sur le public. Par exemple, l’inciter à trouver porte close puisque je suppose que le but de votre opération est de donner envie au public d’aller visiter. 
C’est d’autant plus contreproductif que tant d’autres musées bruxellois n’ont pas droit à cette campagne et pourraient en profiter utilement si cette opération n’était pas organisée avec tant d’irrespect pour une information du visiteur. 

Nous avons attendu de découvrir un second exemple pour vous avertir et surtout pour vous demander comment vous comptez remédier à cette carence. Le public a droit de découvrir des œuvres… qu’il peut voir s’il se déplace (…).

 
 
LA RÉPONSE DE PIETER VAN DER GHEYNST 

Pieter Van der Gheynst, Directeur adjoint & chargé de mission Brussels Card : 

(…) Je vous remercie pour votre mail concernant les panneaux d’affichage dans les stations de métro.

Il est vrai que depuis plus d’un an et demi JCDecaux nous donne des emplacements d’affichage dans les stations de métro, ce qui nous enchante car ces campagnes donnent une très belle visibilité à nos musées bruxellois vers un grand public utilisateur des transports en commun. Outre cette opportunité de visibilité, il est vrai aussi que la campagne a provoqué de la confusion auprès de ce même public, notamment pour le Musée Magritte et le Musée d’Ixelles.

Pour vous clarifier au mieux la situation, il faut que vous sachiez que cette campagne était une suite de notre projet “100 masters”, une campagne pour les chefs-d’oeuvre dans les musées de Bruxelles, que nous avons fait du 18 mai à fin août 2016. JCDecaux nous a contacté en mars 2017 pour nous proposer une campagne dans les stations de métro avec des visuels de 4 chefs-d’oeuvre: le Chimu du MRAH, L’Empire des Lumières au Musée Magritte, Déjeuner sur l’Herbe du Musée d’Ixelles et les dinosaures au Muséum des Sciences naturelles.
Nous nous sommes mis d’accord que JCDecaux prenne en compte l’impression des affiches et leur distribution dans les stations de métro, au début prévue uniquement en avril/mai 2017 pour remplir des places vides dans leurs cadres (avec une communication positive et esthétique sur les musées).
Or, après cette première campagne dans les stations, JCDecaux en a fait d’autres, sans doute parce qu’ils avaient des périodes creuses dans leur réseau, toutefois sans nous prévenir à l’avance de quand les affiches seraient mises.
Nous avons découvert chaque fois les affiches quand elles étaient déjà dans les stations. 

C’est ainsi que nous avons dû arrêter les affiches du Musée d’Ixelles, car le musée venait de fermer ses portes et le public (+ le musée) se plaignaient de la confusion que cela amenait. JCDecaux a enlevé les affiches peu après, mais apparemment, comme je vois dans votre mail, il y en a encore qui traînent ça et là. Je verrai avec JCDecaux pour enlever au plus vite ces affiches.
Pour le Musée Magritte, nous n’étions pas au courant du fait que le chef-d’oeuvre en question ne se trouvait plus au musée, donc nous n’avons pas pu prévenir JCDecaux d’enlever les affiches. 

De toute façon, depuis plusieurs mois, nous avons demandé à JCDecaux de connaître le planning pour les affichages, ainsi que s’ils comptaient encore prolonger la campagne pour beaucoup de temps.
Comme vous le dites, continuer trop longtemps la même campagne avec les mêmes 3 ou 4 musées devient trop répétitif et met trop en avant ces 3-4 musées par rapport aux autres musées.
C’est pourquoi nous voulions arrêter la campagne telle qu’elle est et la remplacer par une autre, présentant d’autres musées ou passant un autre message (…). Cela ne change rien à la confusion que la campagne a créé, et je m’en excuse de tout coeur! Notre ambition à nous aussi est d’être claire et donner une image positive des musées, c’est là vraie mission de Brussels Museums.

Je vais me renseigner aussi avec le Musée Magritte concernant l’Empire des Lumières et faire enlever les affiches s’il faut.

Je vous tiendrai au courant de la suite (…).

LA RÉACTION DE LA L.U.C.

« Je vous remercie pour votre réponse instructive. 

Chat échaudé, peut-être que pour une prochaine campagne médiatique analogue dans le métro, il faudrait éviter d’illustrer les affiches par des œuvres (susceptibles pour des raisons parfois imprévisibles longtemps à l’avance de ne pas être exposées) et plutôt opter pour du « dur » : par exemple, la façade d’un musée, son hall d’accueil, un couloir, etc. (…).