mercredi 5 octobre 2022

«Y a photos» ou «y a pas» au BAM

Le Musée des Beaux-Arts de Mons (BAM) est une institution culturelle wallonne qui programme avec une régularité étonnante de prestigieuses expositions temporaires. De Keith Haring (en 2009) à Joan Miro (du 7 octobre 2022 au 8 janvier 2023).

Habituellement, les musées qui proposent la gratuité du premier dimanche du mois gardent l’entrée payante pour leurs expositions temporaires. Ce n’est pas le cas pour le BAM, et même pour des événements aussi prestigieux que celle qui fut consacrée à Vincent Van Gogh en 2015. Voici un reportage chaleureux sur cette belle « pratique » :
http://www.consoloisirs.be/dimanches/090802.html

Mais la perfection n’est pas de ce monde, et c’est pourquoi il faut toujours des contre pouvoirs à aux aguets. Ainsi, une visite en 2022 de l’exposition consacrée au peintre Anto-Carte a révélé des lacunes dans l’information destinée au public concernant son droit, ou non, à photographier.

Présentation par le BAM de cette exposition :
https://www.bam.mons.be/events/exposition-anto-carte-de-terre-et-de-ciel


Notre plainte pimentée

Voici le texte de la plainte de La Ligue des Usagers Culturels qui a été envoyée au BAM le 5 juillet 2022. Il a fallu ensuite adresser un rappel, le 9 août 2022.

« (…) Comment mal informer le visiteur!

  1. - Le ticket d’une activité culturelle, c’est notre contrat. Y sont indiquées les règles à observer dont nous avons ainsi connaissance au moment de notre paiement. Cela nous oblige et cela oblige l’organisateur. Sur le ticket que j’ai reçu, ce 3 juillet 2022, au BAM, le Musée des Beaux-Arts de Mons, il est indiqué au point 5 qu’il est interdit de photographier.

  2. - Sur le comptoir d’accueil, il y a trois petites vignettes en métal dont une confirme au visiteur cette interdiction.
     
  3. - Dans le dépliant prolixe (la place n’y manque pas…), il n’y a aucune information à ce sujet.
     
  4. - Pourtant, dans le hall d’accueil du BAM, sur la porte qui mène aux salles, on découvre un avis complètement différent: une simple feuille de papier intitulée «Règles» où, parmi d’autres indications, on découvre la phrase «Photos: OK !» suivie d’une parenthèse (Flash:No!) et … cette parenthèse est biffée.
     
  5. - Enfin, cette info « photos permises » n’est pas indiquée sur le site internet du musée.
     
  6. - À ma sortie du musée, je demande ce qu’il en est à la personne qui coordonne l’accueil. Elle me répond : « On peut photographier. D’ailleurs, avec les téléphones, il est quasi impossible de faire respecter le contraire ».

Voilà bien des années maintenant qu’on utilise nos téléphones pour photographier. Il faudra attendre encore combien d’années pour que les règles du jeu soient clairement indiquées, et d’une seule manière, pour simplement respecter le droit du visiteur à être correctement informé?
En tous les cas, qu'on ne vienne pas nous dire que l'info du visiteur est une priorité. Mais pour certains, ce simple droit à l'info, en culture, est un détail, une broutille, et que je couperais les cheveux en quatre.
Pouvez-vous m'indiquer à quelle date vous aurez rectifié ces informations fausses sur vos différents supports et sur votre ticket?

Au plaisir de vous lire. Et bravo pour votre expo courageuse et très instructive sur Anto-Carte (un sujet pas simple pour faire venir le public)».



Deux indications (en fait, fausses) qui indiquent que l’on ne peut pas photographier : au dos du ticket et sur le comptoir à l’accueil.

 

Deux réponses constructives

La plainte de La Ligue des Usagers Culturels a suscité deux réponses.
Voilà donc une longue attente bien récompensée. Et, comme vous allez le découvrir, tout-à-fait positivement.

D’abord, le 10 août 2022,Alexandre Boitsios, notamment responsable des gardiens de patrimoine et des agents d’accueil, nous répond :
« Une mise à jour complète des informations et pictogrammes par rapport aux prises de vue a été effectuée. Pour votre complète information, les photos sont autorisées mais sans flash dans un souci de conservation des œuvres. Les personnes compétentes par rapport aux impressions au dos des tickets ont été informées et elles font le nécessaire pour éviter toute confusion. Je vous souhaite beaucoup de succès pour votre ASBL et je vous prie d'agréer mes cordiales salutations ».

Le 12 août 2022, une réponse complémentaire est apportée par Laurence Herman du Service du médiateur culturel :
« Merci pour votre mail et pour vos remarques. C'est aussi grâce aux retours visiteur comme le vôtre que nous pouvons nous améliorer.
Sachez que vos remarques ont bien été prises en compte. Nous avons fait le nécessaire pour que la communication à l'accueil du BAM soit uniformisée (photo possible mais sans flash) et visible pour les visiteurs. Les agents d'accueil ont également bien été à nouveau sensibilisés pour annoncer la possibilité de prendre des photos dans les salles.
Par rapport au dépliant et au site internet, le service communication a fait le choix de ne pas indiquer cette information sur ces supports. En fonction des expositions présentées, nous pourrions avoir une modification de l'information et la mise à jour pourrait ne pas être faite en temps et en heure, ce qui donnerait une fausse information aux visiteurs. Il s'agit donc d'un choix de notre part ».

Dans le hall d’accueil du BAM, sur la porte qui mène aux salles, on découvre un avis qui permet au visiteur de photographier: une simple feuille de papier intitulée «Règles» où, parmi d’autres indications, on découvre la phrase «Photos: OK !» suivie d’une parenthèse (Flash:No!) et … cette parenthèse est biffée.