jeudi 26 août 2021

L’anglais n’est pas une langue de remplacement.

En couverture du catalogue de 2021 en français (celui-ci est bien siglé FR) des Journées du Patrimoine, découvrez la prouesse d’avoir réussi à évacuer tous les mots en français et même « Bruxelles » !

 Voici une carte blanche de la L.U.C. sélectionnée par La Libre Belgique du 26 août 2021 pour son dossier « Exit l’appellation des Journées du Patrimoine, pas assez inclusive ».

À Bruxelles, les Journées du Patrimoine du 18 et 19 septembre 2021 changent de nom et deviennent «Heritage Days» selon la volonté de Pascal Smet, secrétaire d’État de l’Urbanisme et du Patrimoine.
On passe donc d’une appellation déclinée jusqu’à présent en trois langues (français, néerlandais, anglais) en un nom uniquement en anglais.


Voici le texte de notre cartes blanche.

Une réflexion publique a abouti à la décision de changer l’appellation pour Bruxelles des «Journées du patrimoine». Par contre, je n’ai découvert aucun argument précis justifiant le fait de lui choisir en remplacement un nom uniquement en anglais: « Heritage Days »

Je pense qu’il faut le plus souvent possible encourager le multilinguisme. Ici, c’est l’inverse qui se pratique. C’est d’autant plus regrettable que ce la se produit dans le domaine culturel, la maison des langues et des littératures.

Le français et le néerlandais sont pour Bruxelles les deux langues officielles. Bien entendu, on en utilise beaucoup d’autres, ici et là dans la capitale.
Pour mieux se faire comprendre, il suffit d’ajouter sur les sites internet ou dans la communication (affiches, visuels, etc.) l’une ou (et) l’autre parmi ces autres langues, selon le public ou le territoire visé plus précisément.

Vivre dans une ville où plusieurs langues coexistent peut devenir un atout. Un seul exemple culturel : le sous-titrage des films est ici plus fréquent et plus suivi qu’en France. Cette réalité favorise l’apprentissage des langues, si important dans une civilisation de plus en plus mondialisée.

Des dérives existent. Un titre uniquement en anglais d’une exposition peut tromper énormément. L’affiche à BOZAR (tiens, tiens… BOZAR) de « Beyound Klimt » avec la reproduction d’une oeuvre de Klimt a laissé imaginer à divers bonnets d’âne en anglais qu’il s’agissait d’une rétrospective de cet artiste. Il n’en était rien.

Un peu partout dans notre vie quotidienne? L’anglais peut même s’insinuer seul sur les tickets du Musée Magritte. Certes, un long texte de communication y remercie les visiteurs en français, néerlandais et anglais, mais l’avis concret qui détaille comment introduire une réclamation est, lui, imprimé tout en bas, en tout petit… et uniquement en anglais. Pourquoi?
«By purchassing this ticket you accept the General Terms and Conditions of the Museum».

 
Les habitants qui ne maîtrisent pas l’anglais à Bruxelles doivent être respectés, et tout particulièrement par les services publics (la STIB diffuse dans ses véhicules des avis sonores en trois langues) ou pour les activités culturelles subsidiées. L’usage de l’anglais est un complément particulièrement utile et non une langue de remplacement :

Bernard Hennebert,
Président de La Ligue des Usagers Culturels


Le dossier en entier, dans La Libre Belgique :
https://www.lalibre.be/debats/ripostes/2021/08/25/pascal-smet-a-t-il-eu-raison-de-rebaptiser-les-journees-du-patrimoine-en-heritage-days-BLNMA5Z4CNG4HBVN2KQ6MGMR6Y/?fbclid=IwAR2NipGNxmMfQDVlz96usGBGB3_JAmx-HxFcfXbEZNL2lr7Rx73ayl12uO8