mardi 16 février 2021

Son poids? En fait : (que) six estampes…

 

La page d’accueil du site du musée.

 

Le Musée d’Art et d’Histoire sis au Parc du Cinquantenaire de Bruxelles développe un projet astucieux peu onéreux pour tenter de faire revenir le public pendant la période de la pandémie Covid : sortir des réserves quelques œuvres appréciées du public et les mettre en valeur pendant un week-end.

Le titre de cette opération? « Exclusif : Pop-Up Estampes Japonaises ».
Sur les réseaux sociaux, il explique : « Pour terminer en beauté cette étrange année, nous organisons quelque chose de spécial le week-end des 26 et 27 décembre 2020 : vous pourrez venir admirer certaines de nos estampes japonaises ce week-end ! Notre conservateur a fait une petite sélection d’estampes de Hokusai, Hiroshige et Hasui spécialement pour cette occasion ».

Beaucoup de journalistes spécialisés savent que ce musée possède une collection de près de 7.500 estampes japonaises parmi les plus riches et les mieux conservées au monde et ils se souviennent d’une exposition temporaire où nombre d’entre-elles furent présentées avec un beau succès de fréquentation.

Fin 2020, la presse écrite fait grand cas de ce « Pop-Up », les journaux télévisés francophones et néerlandophones y consacrent des reportages comme si c’était une nouvelle exposition temporaire qui va faire sensation. Les réservations battent leur plein et de très nombreux visiteurs potentiels seront frustrés car c’est le sold-out en quelques heures.

IMPRÉCISION ET DES DÉCEPTIONS

Après l’évènement, la majorité des avis sur Facebook seront négatifs alors qu’à l’annonce de ce projet, l’engouement était bien réel :
- Je comprends que les tirages soient vulnérables mais je m’attendais à un peu plus d’une poignée de l’énorme collection que vous avez. Sinon, c’était très bien organisé.
- Je me suis précipité dans la collection permanente pour ne voir que six tirages. Éclairage et présentation médiocres.
- Déçu… Une poignée de tirages d’œuvres magnifiques qui n’ont malheureusement pas été mises en évidence. Une occasion ratée.

La médiatisation aurait sans doute été moins disproportionnée et le public aurait été mieux informé, et donc pas déçu après coup, si le service de communication n’avait pas omis de signaler le « poids » précis du Pop-Up: au lieu d’écrire que le conservateur « a fait une petite sélection » et qu’on pourra admirer « certaines de nos estampes », être simplement précis en indiquant que (seulement) six estampes ont été retirées des réserves. Quand le monde culturel confond malencontreusement information du public et communication…

Cette plainte concernant le Musée d’Art et d’Histoire est significative : elle constitue un nouvel exemple qui illustre concrètement le pourquoi de la 2ème de nos 4 revendications présentées ici à la fin de notre carte blanche publiée par Le Vif :
https://www.levif.be/actualite/belgique/quatre-propositions-pour-mieux-respecter-les-visiteurs-des-musees-federaux/article-opinion-1343325.html?fbclid=IwAR2WU6CxtHGtCWvQdmUC-ogKUv1YQkiU830TyD41S4DcNHoAkfSm7PXQ3dc


AUCUNE RÉPONSE POUR NOS DEUX QUESTIONS

Le Musée d’Art et d’Histoire n’a pas répondu à nos deux questions envoyées le 22 décembre 2020.

Voilà donc un nouvel exemple de non respect des visiteurs qui devrait être pris en compte pour créer un « Code de Respect des Usagers Culturels ».
En Fédération Wallonie-Bruxelles, ce cas de figure est répréhensible puisque l’un des quinze points du Code prévoit le droit à une réponse aux plaintes des usagers dans le mois et de manière détaillée.

Cette création d’un Code au niveau Fédéral constitue la première de nos 4 revendications présentées ici à la fin de notre carte blanche publiée par Le Vif :
https://www.levif.be/actualite/belgique/quatre-propositions-pour-mieux-respecter-les-visiteurs-des-musees-federaux/article-opinion-1343325.html?fbclid=IwAR2WU6CxtHGtCWvQdmUC-ogKUv1YQkiU830TyD41S4DcNHoAkfSm7PXQ3dc

Voici donc les deux questions pour lesquelles nous n’avons reçu ni accusé de réception, ni réponse.

- 1 : Votre exposition Pop-Up se compose de six estampes sorties de vos réserves. Pourquoi ce chiffre six n’a-t-il pas été indiqué dans vos informations?
Considérez-vous qu’il aurait mieux valu que votre service de communication l’indique?
Il s’agit un peu du « poids » de votre activité. Cette information aurait permis de faire mieux comprendre au public l’ampleur de votre initiative (que par ailleurs je trouve très sympathique et utile… sachez que j’ai soutenu, par exemple, le Grand Cursius à Liège quand il mit en exergue, à l’entrée de son institution, chaque mois, une œuvre différente, « L’Objet du mois » : http://www.consoloisirs.be/dimanches/091004.html).

- 2 : Pourriez-vous nous indiquer combien de temps au maximum, afin de les préserver, vous pourriez sortir de vos réserves et exposer ces six estampes?

 

Extrait de la page Facebook du Musée.
Il est indiqué « certaines de nos estampes ».
Le nombre de celles-ci n’est pas mentionné,
à savoir, six estampes,
ce qui semble bien peu pour une telle communication.