mercredi 30 octobre 2024

Nouveau : Les musées fédéraux vont mieux informer leurs visiteurs

Voici un communiqué de presse de « La Ligue des Usagers Culturels » diffusé le 29 octobre 2024

En attendant l’élaboration d’un prochain gouvernement fédéral, l’asbl « La Ligue des Usagers Culturels» (L.U.C.) voit se concrétiser une promesse qui lui a été faite, à plusieurs reprises durant la dernière législature, par le secrétaire d’État Thomas Dermine.

Pour les musées fédéraux, il s’agit de la reprise de l’essentiel du « Code des Usagers Culturels ». Depuis dix-huit ans (2006), celui-ci doit être appliqué par plus de trois milles opérateurs culturels subsidiés par la Fédération Wallonie-Bruxelles ( par des musées mais aussi des salles de spectacles, des festivals, des bibliothèques, etc.).

Cette décision a été prise par le Comité de direction de la politique scientifique (BELSPO). Elle va avoir un impact non négligeable sur le quotidien du public culturel. Celui-ci  sera obligatoirement mieux informé de ses droits.

Le 25 avril 2024, le cabinet du secrétaire d’État Dermine a expliqué à la L.U.C.: « Nos musées fédéraux savent bien indiquer les devoirs des visiteurs, mais moins leurs droits. Bien entendu, le droit général de la consommation s'applique également au public culturel, mais la question est de le préciser ».


Déjà en 2007, les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique sont d’accord.

En septembre 2007 déjà, Michel Draguet, à l’époque directeur général des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB), avait marqué son accord par écrit pour reprendre les principes de ce Code.

Cependant il convenait que chaque musée fédéral y souscrive, ce qui a pris beaucoup de temps. C’est désormais le cas. Les sites internet du Musée Magritte, du Musée Oldmasters, du Musée des Instruments de Musique, du Musée D’Art et d’Histoire, etc. donnent depuis peu accès au « Règlement des visiteurs » (les devoirs du public) et à cette nouvelle « Charte des visiteurs » (les droits du public).

Exemples :


À Liège, le Musée de La Boverie indique finalement très clairement (avec photos) à son accueil les œuvres qui ne sont pas momentanément exposées.

Quatre exemples d’amélioration

Cette « Charte des visiteur » énumère de façon bien plus précise que par le passé toute une série de droits : indication « de tous les tarifs »; diffuser une information ciblée tout particulièrement pour les personnalités à mobilité réduites, malvoyantes ou malentendantes; recevoir dans le mois une réponse «de manière circonstanciée » aux plaintes écrites (donc pas un simple accusé de réception); etc.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, divers exemples concrets ont déjà démontré l’utilité de cette mise par écrit des droits des visiteurs.

Suite à une plainte, l’Hôtel Solvay, un majestueux hôtel de maître Art Nouveau, a accepté d’indiquer à son futur public l’interdiction de photographier à l’intérieur de son bâtiment.

À l’intérieur de l’Hôtel Solvay, il est interdit de photographier.

Au Musée des Beaux-Arts de Mons, il est, dans les faits, permis de photographier. Pourtant, au dos du ticket et sur le comptoir à l’accueil, il est indiqué le contraire. Sur le site internet, c’est le silence. Cet acteur culturel a été interpellé et a répondu par ces mots qu’il allait tenir compte de ladite plainte: «C’est aussi grâce aux retours visiteur comme le vôtre que nous pouvons nous améliorer ».

Au Musées des Beaux-Arts de Mons, sur le comptoir à l’accueil, il est indiqué qu’il est interdit de photographier.


Plusieurs autres plaintes ont été adressées, avec effets constructifs, à des musées qui pratiquent la gratuité « pour tous » du premier dimanche du mois. Cet avantage n’apparaissait pas dans leur tarification. Or, le public doit être au courant de cette possibilité, avant toute visite, pour avoir le choix entre venir un jour payant ou un jour gratuit.

Ces dernières années, la réduction pour les seniors est passée progressivement d’un âge unique (les plus de 60 ans) à, soit le maintien de cet âge, soit à 65 ans, (ou même à 67 ans comme à BOZAR pendant plusieurs années, redescendu par la suite, grâce à une plainte, à 65 ans). Il convient donc de préciser désormais l’âge choisi par chaque opérateur dans les tarifications. Diverses remarques sur ce point, adressées à différents organisateurs dont un musée leur ont permis de mieux détailler la présentation de cette réduction.

Chefs d’œuvres en voyage

Les textes qui décrivent ces droits des usagers seront-ils interprétés de la même façon chez les opérateurs en Fédération Wallonie-Bruxelles que dans les musées fédéraux?

Qu’en sera-t-il pour le point suivant? « L’organisateur doit fournir aux usagers et usagères – avant le déroulement d’une activité envisagée – l’information la plus complète qui ne comporte pas d’indications ou de représentations susceptibles de les induire en erreur, notamment sur la nature, l’éventuel prix d’accès, la durée, le lieu et la date de l’activité demandée ».

À Liège, plusieurs œuvres maîtresses de Picasso, Gauguin, Ensor ou Chagall qui furent achetées lors de la vente d’art dit « dégénéré » de Lucerne en 1939 quittent régulièrement les cimaises pour être exposées un peu partout dans le monde.

Cette façon de faire est irréprochable, mais à condition d’en avertir les visiteurs avant qu’ils ne s’acquittent de leurs entrées. Ce n’était guère le cas jusqu’au moment où une plainte de la L.U.C. a été adressée à ce sujet au Musée de La Boverie en décembre 2022. Bien rapidement, l’institution a affiché au comptoir, dans son hall d’accueil, un panneau détaillant quelles toiles précises avaient été décrochées dans ses salles d’exposition permanente. Un travail informatif analogue a été réalisé sur son site internet.

Comment au niveau fédéral, le Musée Magritte appliquera-t-il à Bruxelles cette obligation puisqu’elle est reprise dans sa « Charte des visiteurs »?

À de très nombreuses reprises, l’une de ses œuvres parmi les plus médiatisées (catalogues, cartes postales, posters, médias), « L’Empire des Lumières », est retirée de ses cimaises pour rejoindre différentes expositions temporaires, et généralement durant plusieurs mois.

En 2018, du 19 mai au 28 octobre, elle est exposée au Moma de San Francisco sans que l’institution bruxelloise n’en informe ses futurs visiteurs.

Situation aggravante: comble de malchance, une campagne de promotion des musées bruxellois se déroule durant cette période dans les stations du métro (à De Brouckère, Rogier, Bourse, Comte de Flandre, etc.) avec, sur de grandes affiches lumineuses, une reproduction précisément de cette œuvre qui sert habituellement d’emblème au musée.

Un visiteur se verra rembourser son ticket après avoir déposé plainte au Médiateur fédéral.

Dans les métro, promotion avec « L’Empire des Lumières » alors que la toile n’était pas exposé au Musée Magritte.

Hélas, le musée n’a pas vraiment tiré leçon de cet incident par la suite. Il est vrai qu’à l’époque, il ne devait pas encore appliquer les principes de cette « Charte des visiteurs ».

Aujourd’hui, la situation a changé. L’information au public va-t-elle s’améliorer, à propos du fait que le même « Empire des Lumières » n’est pas visible actuellement à Bruxelles puisqu’il se contemple jusqu’au 13 janvier 2025 dans l’exposition « Surréalisme » au Centre Pompidou à Paris?

Ce cas est loin d’être unique. Appartenant à une autre de nos institutions fédérales, le Musée d’Art et d’Histoire (anciennement Musée du Cinquantenaire), deux œuvres maîtresses ne furent pas accessibles dans le fond permanent pendant de longues périodes, et le public n’en fut pas informé avant l’achat de son ticket.

Il s’agit de la statuette péruvienne qui a inspiré la BD « L’Oreille cassée » de Hergé et une statue provenant de l’île de Pâques.

Heureusement, les voilà à nouveau exposées. Grâce à cette nouvelle « Charte des visiteurs », on espère que le public sera mieux informé à l’avenir si elles devaient à nouveau s’absenter.


Communiqué de presse de l’asbl « La Ligue des Usagers Culturels » (L.U.C.)


Deux « stars » du Musée d’Art et d’Histoire: la statuette péruvienne qui a inspiré la BD « L’Oreille cassée » de Hergé ainsi qu’une statue, bien plus grande, provenant de l’île de Pâques.

mercredi 23 octobre 2024

La discrimination du « consommateur moyen »

Une salle de quinze mille places accueille le 26 octobre 2024 à Bruxelles un concert des «Choristes».

L’affiche de cette activité me semble induire en erreur une partie du public, d’où je décide, en tant que président de « La Ligue des Usagers Culturels », de déposer plainte à un organe d’autorégulation professionnel belge qui se dénomme le Jury d’Éthique Publicitaire.

Il va refuser de traiter celle-ci, considérant « qu’il n’est pas compétent en la matière ».

Cette façon de refuser de se positionner en affirmant « ne pas pouvoir ouvrir le dossier » est une justification assez régulière pour ne pas traiter des plaintes qui sont parfois encombrantes et cette stratégie du « Circulez, y à rien à voir » est le fait de nombreux organes tant d’autorégulation que de régulation qui existent en Belgique.

Mes lecteurs jugeront par eux-mêmes si ce Jury a eu raison, dans le cas présent, de refuser de se prononcer. Voici de larges extraits des échanges écrits pour vous faire votre idée.


1 : La plainte

Voici ma plainte telle qu’elle a été envoyée au Jury d’Éthique Publicitaire par courriel, le 5 juin 2024 à 14H40, avec un rappel le 14 juin 2024  à 16H10, avec l’envoi de deux photos de l’affiche contestée. Elle restera sans accusé de réception, ni réponse circonstanciée.  

« Le film « Les Choristes » de Christophe Barratier, sorti en 2004, remporte un important succès populaire: huit millions et demi d’entrées, multiples diffusions à la télévision, nominé huit fois aux «Césars » en 2005. Il y remporte d’ailleurs deux trophées: le César de la meilleure musique, et celui du meilleur son.

Les « voix » de ce film sont bien identifiées par le public: il s’agit de la « Maîtrise des Petits Chanteurs de St Marc », un ensemble mixte composé de 75 à 80 enfants âgés de 10 à 15 ans issus du Collège Saint-Marc de Lyon.

S’ensuit des concerts avec cette Maîtrise mais se pose rapidement un problème. Jean-Baptiste Maunier, le jeune soliste fort remarqué dans le film ainsi que lors des promotions à la télévision, est devenu un chouchou du public. Il quitte le chœur en 2005 pour suivre à New-York les cours de l’Actors Studio.

Les concerts sans sa présence provoquent l’afflux dans la presse régionale de lettres de spectateurs déçus.

Par exemple, en Belgique, Bernard R, de Eupen, a réussi à faire publier son courrier dans deux médias, Le Soir Mag et La Dernière Heure, à propos du concert du 30 juin 2005 à Marche-en-Famenne.

Il écrit : « (…) Nous nous sommes fait avoir. Tout le marketing du concert est basé sur le film, et la vedette de celui-ci, c’est Jean-Baptiste. Si j’ai accepté de payer 46 euros par personne, c’est dans l’idée de le voir, et ses camarades, nous replonger dans l’univers des choristes. Après le concert, une de mes filles a parlé avec le chef de la chorale: il paraît que Jean-Baptiste a mué, qu’il ne veut plus faire partie de la chorale, qu’il veut faire du cinéma… Mais ça, on s’est bien gardé de le dire en présentant l’événement au public… Il n’y aurait pas eu le quart du public présent dans la salle ».

Le responsable de la chorale, Nicolas Porte, réagit pour « Victor », supplément du Soir, dans sa parution du 8 juillet 2005 : « Heureusement, il y a ceux qui découvrent avant tout le chant choral et de jeunes chanteurs passionnés par ce qu’ils font. Peu importe que des « fans » soient déçus. On a notre public ».

Effectivement, mais ce « notre public » comprend aussi de fans apparemment pas informés de l’absence du chanteur pour lequel ils se sont déplacés.

On peut comprendre qu’une chorale puisse ne pas souhaiter mettre en exergue l’un ou l’autre de ses chanteurs dans sa promotion. Mais que faire, en terme de communication, lorsque le cinéma et la télévision ont rendu célèbre l’un d’entre eux, et que celui-ci ne participe plus aux tournées?

Tout organisateur et tout publiciste doit tirer les leçons du passé et tenir compte du fait qu’une partie du public reste marqué par la personnalité de Jean-Baptiste Maunier et espère assister à une prestation de la « Maîtrise des Petits Chanteurs de St Marc ».

Il convient donc de lever toute ambiguïté lors de l’organisation d’autres activités liées au film légendaire « Les Choristes ».

L’ING ARENA de Bruxelles, une salle de 15.000 places, accueille le 26 octobre 2024 « Les Choristes » en concert.

Quel est le contenu de cette activité? L’affiche indique bien vaguement: « (Le concert est) dirigé par Anthony Gabrielle avec Orchestre Symphonique & Chœur d’Enfants ».

La Maîtrise des Petits Chanteurs de St Marc sera-t-elle bien là sur scène? Existe-t-elle encore? Si ce n’est elle, pourquoi ne nous donne-t-on par le nom du chœur qui s’exprimera, ne fut-ce que pour respecter l’identité de celui-ci … et le public qui a le droit de connaître cette information détaillée, selon notre législation fédérale?

Pour rappel, notre Code civil indique : «Le vendeur est tenu d'expliquer clairement ce à quoi il s'oblige. Tout pacte obscur ou ambigu s'interprète contre le vendeur». Le pacte obscur de l’affiche papier réside notamment dans la principale illustration qui reprend l’une des photos parmi les plus diffusées du film où l’on voit les membres de la Maîtrise et où l’on reconnaît bien entendu son fameux soliste Jean-Baptiste Maunier, placé juste au milieu du groupe. Il s’agit donc du choix d’une photo périmée, avec l’intention, ou non, de tromper délibérément une partie du public.

Si l’organisateur tient à tout prix à publier cette photo (on ne peut pas le lui interdire, bien sûr), il aurait fallu la légender afin qu’il soit clair que ce ne sont pas ces chanteurs vus dans le film « Les Choristes» (ce titre du film étant mis en exergue dans l’affiche) qui proposeront une prestation sur scène le 26 octobre 2024.

L’ambiguïté est d’autant plus grande que l’affiche indique par ailleurs de la façon la plus vague qui soit la présence d’un « Chœur d’Enfants » sans plus de précision. Y proposer le nom de ce « Chœur » aurait pu permettre de lever l’ambiguïté.

Constatez enfin une approximation complémentaire dans le texte de cette affiche papier qui ne mentionne que « Les Choristes en concert » alors qu’elle aurait pu être plus précise dans les mots utilisés, puisqu’il ne s’agit pas d’un concert au sens traditionnel du terme mais bien d’un ciné-concert. La mention explicite de la nature de cette activité aurait d’ailleurs permis de mieux comprendre le sens du montage des deux photos de l’affiche ».


2 : Un feuilleton sans fin

En fait, ce refus de traiter cette plainte est une longue histoire et il a fallu beaucoup de détermination pour être certain que le Jury d’Éthique Publicitaire n’évoluerait pas dans sa décision initiale.

Suite à un tout premier envoi proche de celui que vous venez de découvrir, mais qui est daté du 28 mars 2024, voici la réaction de l’organe d’autorégulation, une quinzaine de jours plus tard : « Nous devons vous informer du fait que la mission du JEP se limite à examiner, du point de vue du consommateur moyen, la conformité du contenu d’une publicité par rapport aux dispositions légales et éthiques applicables.Or, nous constatons que votre plainte a davantage trait au contenu de l’activité et de l’orchestre symphonique en question, ce qui ne relève pas de la compétence du Jury d’Éthique Publicitaire. Nous sommes donc au regret de ne pouvoir ouvrir de dossier suite à votre plainte ».

Le 19 avril 2024, je réagis ainsi : « Ma plainte, contrairement à ce que vous écrivez, ne donne pas du tout une appréciation subjective sur le contenu de l’activité. Il n’est nullement question d’indiquer s’il est agréable ou non d’écouter un orchestre symphonique ou la chorale initiale. Ce n’est pas du tout le sujet de cette plainte. Comme vous avez pu le découvrir lors de votre lecture attentive, elle dénonce uniquement la façon de détailler le contenu de cette activité culturelle ( un peu comme indiquer les ingrédients d’une boîte de thon avant achat) qui peut induire en erreur la personne qui la lit (il y a un texte) et la regarde (il y a une photo), et ceci me semble illégal (les mots de cette publicité et l’image sélectionnée pour illustrer son texte). Bien entendu, je dois constater que votre erreur d’analyse de ma plainte vous permet d’éviter son traitement. Soyez honnête et avouez que c’est un peu facile ! D’autre part, pouvez-vous me définir ce que vous entendez par consommateur moyen? ».

Le 23 avril 2024, le Jury se limite à préciser ce qu’il entend par « consommateur moyen » et réaffirmer sa non compétence à traiter ma plainte.

Il écrit : « En ce qui concerne la notion de consommateur moyen, celle-ci est régulièrement utilisée dans la jurisprudence belge et européenne et correspond au consommateur normalement informé et raisonnablement attentif et avisé.

Dans le Préambule du Code de la Chambre de Commerce Internationale appliqué par le JEP, ce qui suit est également précisé sous « Interprétation » : « Les communications doivent être jugées en fonction de leur impact probable sur le consommateur raisonnable, eu égard aux caractéristiques du groupe ciblé et du média utilisé. Cela signifie que les communications commerciales doivent être évaluées en tenant compte des connaissances, de l’expérience et de la capacité discriminatoire du consommateur type auquel il s’adresse, ainsi que des facteurs sociaux, culturels et linguistiques. Par exemple, lorsque l’on juge des communications adressées aux enfants, leur crédulité naturelle et leur inexpérience doivent toujours être prises en compte. Les consommateurs en général sont supposés avoir un degré raisonnable d’expérience, de connaissances et de jugement, et être raisonnablement attentifs et prudents. Les professionnels ou groupes professionnels qualifiés sont présumés avoir un niveau approprié de connaissances spécialisées et d’expertise dans leur domaine d’activité. »

https://www.jep.be/sites/default/files/rule_reccommendation/2018_icc_publicite_et_marketing_code_de_communications.pdf

Finalement, après un nouvel envoi où j’exprime mon incompréhension, le Jury revient quelque peu en arrière dans son courriel du 29 mai 2024 en proposant la porte de sortie suivante : « Si malgré tout et dans ce contexte, vous estimiez qu’« Il s’agit donc d’une impression d’une photo périmée, avec l’intention, ou non, de tromper délibérément une partie du public », et que vous souhaitiez que le Jury examine, du point de vue du consommateur moyen, la conformité du contenu de la publicité par rapport aux dispositions légales et éthiques applicables, il conviendrait alors de nous le confirmer via l’envoi d’un formulaire de plainte cantonné au contenu publicitaire lui-même. Nous considérons avoir réagi ainsi de manière constructive et vous remercions d’avance pour votre compréhension ».

Comme proposé, j’ai donc rempli le 5 juin 2024 une seconde fois le formulaire pour les plaintes prévu à cet effet sur le site du Jury, me cantonnant au contenu publicitaire lui-même.

Mal m’en prit car jusqu’à ce jour où j’écris le présent article à l’approche du déroulement du concert bruxellois, donc à la mi-octobre 2024, le Jury d’Éthique Publicitaire a adopté le silence le plus complet pour ne pas répondre à cette seconde version de la plainte qu’il m’avait pourtant conseillé de lui adresser.

3 : En guise de conclusion

Il me semble qu’il puisse y avoir éventuellement quelques raisons à ne pas traiter une plainte. Par exemple, qu’elle soit injurieuse. C’est prévu dans le non traitement des plaintes adressées au service de médiation de la RTBF, par exemple. Ou qu’elle soit illégale par sa formulation (raciste), etc.

Mais en aucun cas que la raison concerne la nature de la personne qui la fait. C’est stigmatisant. Toute personne qui est obligé de côtoyer une publicité dans l’espace public qu’est la rue doit avoir le droit de voir traiter sa ou ses plaintes.

Et puis, comment définir, dans le cas présent, de façon non subjective qui est ou qui n’est pas un consommateur « moyen »?

D’autre part, s’il y a quand même pareil type de restriction, cela devrait être clairement annoncé à l’usager avant que celui-ci s’aventure à rédiger sa plainte.

Mais enfin, quel est l’intérêt à éliminer de l’instruction une plainte pour pareil organe d’autorégulation alors que faire ce job-là est précisément pour lui l’une de ses raisons même d’exister, et de tenter de faire briller sa profession tant contestée? Ou alors, tout ceci ne serait qu’un faux semblant? Dans quel but? Pour faire la com, si possible sans remous, des publicitaires et des annonceurs?

Par contre, si le Jury instruit, il peut au contraire affirmer publiquement pourquoi le reproche dénoncé par la plainte n’a pas lieu d’être, du moins à son avis. On permet à cet organe d’exprimer ses pseudos valeurs et il s’autocensure?

Si j’étais publicitaire (hypothèse personnelle absurde), je serai très fâché d’être ainsi représenté publiquement.

vendredi 6 septembre 2024

L’œuvre est repartie… discrètement

 

Dans le JT de 20H de France2 du 21 août 2024, la rubrique vacancière « Art d’été » est consacrée à l’explication du contenu de la toile « La nuit étoilée » de Vincent Van Gogh. Après sa diffusion, la présentatrice en studio indique qu’on peut découvrir à Arles cette œuvre « jusqu’au 25 août ».

Or, l’exposition « Van Gogh et les étoiles » où elle trône à la « Fondation Vincent Van Gogh Arles » est annoncée jusqu’au 8 septembre.

Qui donc se trompe? Il faut savoir que cette manifestation culturelle fortement médiatisée est construite avec des œuvres de près de quatre-vingt autres artistes autour du chef d’œuvre prêté par le musée d’Orsay dans le cadre de l’opération nationale « Les 150 ans de l’impressionnisme ». Mais l’œuvre essentielle qui est à l’origine de la conception même de l’exposition quitte Arles le 26 août, soit près de deux semaines avant la clôture de l’activité. Avant de départ de celle-ci, le public n’a pas droit à en connaître la ou les raisons, et cela ne suscite guère une investigation de la part des journalistes qui s’intéressent à cet événement majeur. Pour assouvir sa curiosité sur ce sujet précis, il fallait, Entre le 27 août et le 8 septembre visiter l’exposition lorsque « La nuit étoilée » n’est plus là. Alors, sur le très grand mur brun foncé déserté, à côté d’une photo qui reproduit l’œuvre, un petit écriteau signale que la peinture a été décrochée pour rejoindre l’exposition « Van Gogh: poètes et amants » qui commencera le 14 septembre 2024 à la National Gallery de Londres.

 

La panneau de l’exposition après le départ de l’œuvre majeure « La nuit étoilée ». Et le petit avis qui indique le pourquoi de cette disparition (photo Cv)


Le JT de France 2 respecte donc bien son public. La Fondation organisatrice aussi. En effet, elle a multiplié les avertissement concernant ce départ prématuré. Sur le site, l’information est donnée dès la page d’accueil. Puis, lorsqu’on clique sur l’onglet « Découvrez l’exposition » l’absence est particulièrement mise en valeur graphiquement dans les « informations pratiques » notamment par un point d’exclamation en noir entouré de jaune qui attire immanquablement le regard. Au moment d’acheter le ticket via le site, l’information est à nouveau signalée. Il y est même ajouté : « Pas de vente en ligne (des tickets) après le 25 août ». Effectivement, il est impossible de réserver un créneau horaire ou de se procurer une place via le site pour la période de l’exposition sans l’œuvre maîtresse :

https://www.fondation-vincentvangogh-arles.org/exposition/van-gogh-et-les-etoiles/

Le communiqué de presse mentionne aussi le départ de la peinture et de nombreux quotidiens répercutent cette donnée utile, dont « Le Figaro » ou « Le Soir ».

À Arles, un parcours d’indications sur plaques permet de découvrir les lieux où Van Gogh a planté son chevalet. Ici, pour peindre sa toile « La Nuit Étoilée ».

La conservatrice en chef était bien au courant

Cet avis de … disparition indiqué aux futurs visiteurs n’est pas si fréquent. Bien avant la création du musée Magritte, les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) avaient organisé dans leurs locaux de la rue de la Régence la « Rétrospective Magritte » du 6 mars au 28 juin 1998. Elle attira plus de 300.000 visiteurs qui purent contempler plus de trois cents cinquante œuvres.

Le 24 juin 1998, Bernard Hennebert, le futur président de « La Ligue des Usagers Culturels » (L.U.C.) envoie une plainte pour « tromperie volontaire dans la promotion ». Les organisateurs ont choisi comme emblème pour cet événement la toile «Le château des Pyrénées». On la retrouve sur l’affiche, le dépliant, la couverture du catalogue… et elle sera même le sujet d’un timbre édité par la poste. Mais cette toile est rapatriée à mi-parcours de la rétrospective à son institution prêteuse, l’Israël Museum.

Une enquête auprès du personnel lui permet de découvrir que lorsque ce choix de mise en valeur d’une des œuvres exposées fut fait, la date de retour de l’œuvre à Jérusalem était déjà connue.

Le 7 août 1998, Éliane De Wilde, la conservatrice en chef des MRBAB, lui confirme les faits par écrit: «Il est vrai que le tableau est parti avant la fin de l’exposition et nous le regrettons».

Et dans ce cas, aucune information n’a filtré pour annoncer aux journalistes et aux visiteurs ce retrait, pas même une petite ligne en bas d’une des page du dépliant!

Dans sa réponse, Madame De Wilde a omis de répondre à d’autres questions plus pointues: «Considérez-vous qu’il était judicieux de choisir comme emblème de cette exposition une toile qui ne sera pas exposée durant toute la durée de la manifestation? Pourquoi le public n’a-t-il pas été averti avant l’achat de ses tickets? Pourquoi le dépliant ne le mentionne-t-il pas?». 


L’affiche, le dépliant en français et les timbres postes d’une exposition qui a attiré 300.000 visiteurs … dont nombre furent un peu trompés!

Remboursement du ticket à 6 €

Ce type de problématique est récurrent même s’il n’est quasi jamais évoqué dans les réflexions « droits des usagers ».

Ainsi, près de six mois de pression ont été nécessaires pour conduire Henri Simons, alors échevin de la culture (ÉCOLO) de la ville de Bruxelles, à écrire à l’avocate de Bernard Hennebert (B.H.), le 14 octobre 2002 : « C’est avec plaisir que je charge mes services de rembourser à votre client le montant de 6 € ». Cette somme correspond au prix de l’entrée (avec réduction) de l’exposition « Rubens » qui s’est tenue du 12 mars au 28 juillet 2002 à l’Hôtel de Ville de Bruxelles.

Trois mois avant la fin de cette exposition, le « Silène Rêvant » a été rapatrié à Vienne. Il faut savoir que cette toile avait souvent été mise en évidence par la critique dans ses comptes-rendus. Elle a d’ailleurs illustré la majorité des articles parus dans la presse écrite.

Quelques jours plus tard après la défection, B.H. visite cette exposition.

Sur le trottoir de la Grand Place, un panneau facilement transportable affichant un poster de cette œuvre prématurément décrochée est toujours disposé pour baliser l’entrée de l’exposition. On attire donc le badaud avec la toile qu’il ne pourra justement pas contempler en vrai!

La photo de l’entrée de l’exposition Rubens sur la Grand Place de Bruxelles. Pourquoi continuer à utiliser le panneau qui est à droite de la porte d’entrée et qui doit reprendre place chaque matin devant l’Hôtel de ville?

Autre détail qui semble significatif: dans la salle d’accueil, sur le comptoir où l’on paie sa dîme, une petite vitrine éclairée présente un catalogue… malencontreusement ouvert à la page qui reproduit l’œuvre manquante. Aucun avis n’est affiché pour informer le visiteur de ce retrait. Le dépliant n’est pas plus loquace.

« Le Silène Rêvant » dans le catalogue de l’exposition.

Il ne s’agit pas de cas unique. En voici un autre qui s’est déroulé à la même époque : l’exposition « La Belle Époque » qui s’est tenue du 26 octobre 2001 au 28 avril 2002 aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Y ont été décrochées avant terme des œuvres de Théo Van Rysselberghe, Fernand Khnopff, Pablo Picasso et Rick Wauters.

En ce qui concerne l’exposition Rubens, la lettre eut deux conséquences : le rangement du panneau litigieux qui se trouvait sur le trottoir et le changement de page du catalogue exposé.

En revanche, aucun avertissement ne fut affiché sur l’œuvre manquante, ce qui est inexcusable. L’évolution du contenu de l’exposition n’est toujours pas indiquée au visiteur. Une sorte de mensonge par omission. Alors B.H. a décidé de se faire rembourser son ticket à titre symbolique et ce fut laborieux. Les simples courriers d’usager, même en envoi recommandé, n’aboutiront à aucun résultat concret.

Finalement, Mr Simons réagira positivement à la lettre envoyée le 2 octobre 2002 par l’avocate Isabelle L. : « (...) Mon client (B.H.) n’entend actuellement qu’être remboursé du prix déboursé pour visiter cette exposition ne présentant pas l’un des tableaux de Rubens annoncés (...). À défaut de règlement amiable de ce litige, mon client ne manquera pas de faire valoir ses droits, se réservant expressément, en outre, de réclamer notamment des dommages et intérêts pour les désagréments que lui causerait votre attitude ».

Sans doute que ce revirement tardif de l’échevin fut aussi consécutif à plusieurs articles qui dénoncèrent le problème dans la presse écrite, dont une enquête signée par Guy Duplat qui s’était rendu sur les lieux pour constater les faits et avait titré en « une » de « La Libre » : « Combat : Ces tableaux que l’on n’a pas vus... », le développement de l’article en page intérieure s’intitulant « Une expo, cela peut tromper ».

Contacté par B.H. sur ce cas concret dès le 28 juin 2002, Charles Picqué, alors Ministre des affaires économiques au niveau fédéral qui avait en charge, notamment, la protection des droits des consommateurs, répondra le 29 octobre 2002.

Sa lettre, dont voici quelques extraits, confirma la base d’un droit à la protection des consommateurs culturels : « Un principe de droit exige, qu’avant la conclusion de tout contrat, la partie « dominante » doit fournir à son futur cocontractant toutes les informations utiles à une prise de décision en connaissance de cause. Agir autrement enfreindrait la bonne foi. Les Cours et Tribunaux ont depuis longtemps reconnu l’existence d’une obligation générale de renseignements à charge des fabricants, vendeurs et prestataires de services professionnels. Ce principe juridique permet de sanctionner un comportement fautif au cours de la période pré-contractuelle. Dès lors, je suis également d’avis que la Ville de Bruxelles aurait dû faire le nécessaire afin que les visiteurs soient avertis de la disparition d’une œuvre maîtresse de l’exposition ».

Combien de visiteurs osent ou peuvent se permettre pareille obstination ? Il existe donc bel et bien des droits en faveur des visiteurs, mais ceux-ci leur sont le plus souvent méconnus. D’où tout un travail d’information à faire auprès de ceux-ci, et voilà pourquoi la L.U.C. n’a pas voulu, en publiant le présent article, rater cette occasion estivale concernant Arles.

Un enjeu économique sous-jacent?

Signaler plus régulièrement ces départs pendant les déroulement d’expositions permettrait de mettre en évidence l’irrespect du monde muséal à l’égard des visiteurs mais aussi des journalistes qui travaillent pour présenter de façon critique et argumentée une exposition comme un tout, comme une œuvre elle-même, et qui n’a bien sûr plus le même sens étant malheureusement devenue incomplète.

Or, dans certains cas, l’intérêt économique de propriétaires d’œuvres peut consister à multiplier les traces des présences dans les expositions afin que leur chef d’œuvre prenne davantage de valeur.

Cette pratique détestable à l’égard tant du journaliste culturel que du public de ce « Je te prête ma peinture, mais que pour une partie de la manifestation, et toujours pour une excellente justification » devrait, au minimum, être systématiquement indiquée lorsqu’elle se déroule, ce qui s’est heureusement bien déroulé à Arles. Afin de tenter de réduire pareille pratique et surtout de la rendre plus visible auprès de tous.

Articles (La Libre) et agendas (Le MAD du Soir)de la presse écrite utilisent souvent comme illustration la toile qui ne restera pas visible durant toute la durée de l’exposition.


samedi 1 juin 2024

Élections du 9 juin 2024 : Six Partis répondent à la L.U.C.

Et on attend déjà la constitution des prochains gouvernements…

Rarement, il est question en campagne électorale des droits économiques du public culturel.
Le travail de notre Ligue consistait à rendre présente une réflexion et surtout des engagements de nos gouvernants en ce sens.

Nous venons de réussir ce challenge. DéFI, ÉCOLO, Les Engagés, le MR, le PS et le PTB se sont positionnés, et souvent avec des explications détaillées, par rapport aux nombreuses questions que nous leur avons soumises.

Bien entendu, nous avons beaucoup de commentaires à faire à propos de tout ce qui est ainsi affirmé. Ce n’est pas le moment. Notre non-implication est ici requise.

Par la suite, nous utiliserons ces prises de position de notre monde politique pour tenter de conquérir davantage d’outils concrets qui permettront à tous les usagers culturels d’essayer de faire respecter leurs droits existants et d’en conquérir davantage, s’ils s’avéraient indispensables.

Trois de nos questions concernent la Fédération Wallonie Bruxelles.
Quatre, le prochain gouvernement fédéral.
Et une, la dernière, s’adresse à notre future Europe, et à ses élus.

Les premières réponses de divers partis nous sont parvenues le 29 avril 2024, et les dernières, le 29 mai 2024.

En annexe, à la fin de cet article : le texte de la lettre que nous avons envoyée aux présidences des six partis.

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A : POUR LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES :
TROIS THÈMES DE RÉFLEXION
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La Fédération Wallonie-Bruxelles est une exception, et sans doute à un niveau mondial.
En effet, elle applique depuis 18 ans un « Code des Usagers Culturels » qui donne 15 droits concrets à ces derniers.

C’est essentiel. Mais peu de monde connaît l’existence de cette particularité (car hyper mal médiatisée depuis un tas d’années) et pourtant elle est fondatrice pour les droits minimums du public en culture.

Durant l’actuelle législature, ce Code a failli disparaître. Alerté par la Ligue des Usagers Culturels (L.U.C.), la ministre de la Culture Bénédicte Linard a réussi à sauver les 15 droits qu’il contient.

Seule, l’organisation des plaintes, si l’un ou plusieurs de ces 15 droits ne sont pas respectés, a évolué. Voici le nouveau texte: https://www.culture.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=585202c32356d68ca00c6a9dc87a53e7df3a5974&file=fileadmin/sites/culture/upload/culture_super_editor/culture_editor/documents/Documents_utiles/Droits_des_usagers_et_publics_de_la_Culture/202211-A3-codeusagers-web.pdf

Ce Code constitue la base des droits du public culturel. La L.U.C. demande donc aux politiques d’aller de l’avant à son sujet, durant la prochaine législature. D’où, après ce préambule, voici nos trois questions aux partis politiques

QUESTIONNEMENT 1/3

C’est grâce à la plainte de la L.U.C. que le musée des Beaux-Arts de Verviers a affiché le Code. 

Le Code n’a quasi jamais été médiatisé après sa création en 2006 et donc en ignorent l’existence la plupart des usagers et de très nombreux responsables parmi les plus de 3.000 opérateurs subsidiés qui doivent appliquer ses 15 points (bibliothèques, musées, salles de spectacles, cinémas, maisons de la culture, festivals musicaux d’été, etc.).

Pour y remédier, il suffit qu’enfin, chaque opérateur subsidié cesse de ne pas appliquer l’obligation du point 1 du Code, à savoir : « Afficher le présent Code en évidence, à l’entrée et à la sortie de tous les lieux où il accueille les usagers et sur son site Internet ».

L'Administration générale de la Culture (AGC), lors de l’évolution de fin 2023, a envoyé un courriel de rappel sur l’existence de ce Code aux opérateurs mais n’a pas prévu d’imprimer les affiches (dont le texte a évolué, et tout particulièrement l’adresse où le public doit envoyer ses plaintes) et de les adresser aux opérateurs, comme cela se faisait auparavant.
Pourquoi ? L’AGC a expliqué par écrit :« Pour le moment, il n’est pas opportun de débloquer un budget qui ne serait, dès lors, pas consacré aux politiques de création».
Donc zéro euro pour ces droits du public. Faudra-t-il débaptiser notre « Ministère de la Culture » et le renommer « Ministère des créateurs et des organisateurs » ?

Il y a quelques exceptions (des opérateurs qui respectent le point 1 du Code), totalement minoritaires, et c’est principalement grâce à l’activité de la L.U.C.
En effet, elle a contacté quelques lieux pour qu’ils placent les affiches, et ils l’ont fait, comme les musées de la ville de Liège et de Verviers ou le cinéma Le Palace à Bruxelles.
Ces exceptions n’infirment nullement la situation majoritaire problématique.
Elles montrent qu’au moins une partie des opérateurs sont de bonne volonté et reconnaissent même l’utilité de cet affichage lors qu’ils sont correctement informés sur cette obligation.
Ainsi, Pierre Paquet, le directeur des musées de Liège, explique à Thomas Depicker dans une enquête publiée par « Moustique » :
« Cela fait partie d’une démarche louable et si certains estiment cela bénin, nous pas. Le Code est venu formaliser des dispositifs qui existent dans la plupart des musées et rappeler à certains qui n’avaient pas conscience de tous les points à respecter. Notamment l’affichage, qui est probablement le moins bien respecté. Indiquer au visiteur qu’il peut se plaindre, c’est la moindre des choses. Pour moi, ce Code ne coûte rien et n’est pas un caillou dans la chaussure des institutions culturelles » : https://moustique.lalibre.be/culture/2023/05/06/les-usagers-culturels-ont-des-droits-quel-est-ce-code-que-personne-ne-connait-261495

Grâce à des internautes, durant l’été dernier 2023, la L.U.C. a constaté que la très grande majorité (peut-être la totalité) des festivals musicaux (rock, chansons) aidés n’avaient pas placé les affiches du Code, ce qui est un raté d’information pour plus de 500.000 personnes (donc un travail massif d’information, et pour un coût dérisoire). Qu’en sera-t-il durant cet été 2024 ?

Enfin, et c’est important : depuis la création du Code en 2006, le « Service des Inspecteurs » de notre ministère de la culture semble bien peu enclin à vérifier que les opérateurs appliquent le contenu du Code. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent…

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

« Notre parti s’engage à être attentif à l’application de l’obligation de médiatiser le Code des Usagers Culturels prévue dans son point 1 pour les plus de 3.000 opérateurs culturels aidés par la Fédération WB. Notre parti demande à l’Administration générale de la Culture (AGC) :
-A : d’imprimer et d’expédier aux opérateurs, pour ce faire, tous les deux ans, des nouvelles affiches actualisées détaillant les 15 points du Code ainsi que le mode d’emploi concret destiné aux éventuels envois de plaintes (dimension : au moins A3),
-B : de veiller à ce que son Service des Inspecteurs soit attentif à la concrétisation des différents points du Code par les opérateurs culturels aidés ».  


OUI : DéFI - ECOLO - Les Engagés - MR - PS - PTB

NON : /

Autres réponses : /

Commentaires :

-ECOLO : En tant qu'écologistes, nous sommes attachés à la garantie et l'élargissement des droits culturels, le renforcement de l'accessibilité et de la qualité de l'accueil dans les lieux culturels.
L'outil du « Code des Usagers Culturels » représente l'un des jalons qui, parmi d'autres, permettent d'améliorer l'accessibilité de ces lieux. Nous soutenons dès lors sa meilleure visibilisation dans les lieux culturels, et en amont, face au constat qu'il reste peu utilisé et largement inconnu du grand public.
Néanmoins, ce Code constitue à ce stade une annexe aux contrats de subventionnement conclus par les opérateurs culturels. Dès lors, il n'a pas de portée contraignante dont l'inspection puisse se charger de vérifier l'application. Le système actuel est basé sur la coopération des opérateurs - ce que reflète le rapport d'évaluation dans l'immense majorité des cas, très peu de rappels ayant dû être effectués par l’administration.
Nous soutiendrons ce système vertueux tant qu'il garantit la visibilité et l'application du Code; les futures évaluations du dispositif permettront d'apprécier l'opportunité de renforcer sa dimension contraignante.

-Les Engagés : Les Engagés seront attentifs au respect des engagements auxquels sont tenus les opérateurs culturels à l’égard de leurs usagers. Les lieux reconnus et subventionnés par la FWB seront tenus d’imprimer et d’afficher l’ensemble du document, tel qu’indiqué au point 1 du Code des usagers « afficher le présent code en évidence, à l’entrée et à la sortie de tous les lieux où il accueille les usagers et sur son site Internet ». L’inspection y veillera davantage, ainsi qu’à l’application des autres mesures du Code.

QUESTIONNEMENT 2/3

Lors de l’évolution du Code en fin 2023, l’AGC a omis d’indiquer dans son information publiée que ses services doivent communiquer le résultat concret de leur traitement aux auteurs de la plainte

Lors de l’évolution du Code en fin 2023, l’AGC a omis d’indiquer dans son information publiée que ses services doivent communiquer aux usagers qui déposent une plainte le résultat concret du traitement de celle-ci. Ce n’est pas ce qui avait été prévu avec le cabinet de la ministre de la Culture lors de cette évolution de fin 2023 : « (En cas de plainte), si l’opérateur est reconnu par l’AGC, un contact sera pris avec lui et la réponse écrite ou orale sera traitée et communiquée à l’usager ».

Avant cette évolution de 2023, donc depuis 2006, bien entendu, le résultat concret du traitement de la plainte était communiqué à la personne qui avait envoyé celle-ci.

Voici un exemple concret. L’usager William M. porte plainte contre le musée X qui n’indique pas dans sa tarification qu’il est gratuit chaque premier dimanche du mois, ce qui est un manquement au point 5 du Code.
Le Bureau de Conciliation annonce à ce plaignant qu’un « défaut d’information existe » et lui explique clairement qu’il a demandé au musée « de lui fournir dans les quinze jours les pièces justifiant sa communication de la gratuité mensuelle, en priorité à l’entrée du musée et sur son site internet, et, dans des délais raisonnables, sur tous ses supports ».
Le musée a ensuite bien rectifié son erreur.

Actuellement donc, celui qui dépose plainte n’est assuré que de recevoir un accusé de réception dans les 24H. C’est une façon d’agir bien efficace pour décevoir l’usager qui fait l’effort de déposer plainte, et c’est ainsi quasi le dissuader d’agir à nouveau de même à l’avenir.

Concrètement, concernant quatre plaintes différentes envoyées en 2023, la L.U.C. a reçu de simples accusés de réception en février (pour 2 plaintes), en avril (pour 1 plainte) et en juillet (pour 1 plainte). À la mi-avril 2024, pour ces plaintes, donc environ 14 mois plus tard, 12 mois plus tard et 10 mois plus tard, l’asbl constate qu’aucun suivi ne lui a été communiqué par l’AGC (via son « guichet culture »).

La L.U.C. souhaite donc que le texte précisant au public les règles du jeu soit modifié en mentionnant clairement que le plaignant recevra dans un délai déterminé (1 mois, 3 mois au plus tard après l’enregistrement de la plainte ?) une présentation du résultat détaillé du traitement de sa plainte effectué par l’AGC.

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

« Notre parti s’engage à être attentif à ce que, lorsqu’un usager dépose une plainte auprès de l’AGC pour non-respect du Code des Usagers Culturels, les services de celle-ci la traitent dans des délais raisonnables et envoient par écrit une présentation détaillée du résultat concret de son traitement à l’usager ayant déposé plainte ».


OUI : DéFI - ECOLO - Les Engagés - MR - PS - PTB

NON: /

Autres réponses : /

Commentaires :

-ECOLO : Durant la législature, à la suite des interpellations d'usagers, le dispositif a fait l'objet d'une évaluation par les services de la Ministre. Le Code permettant de légitimer la parole d'utilisateurs, celui-ci a été sauvegardé ; il est apparu nécessaire d'en modifier le traitement des plaintes et d'adapter la procédure de dépôt.
Aujourd'hui, il faut souligner le bilan positif de ces adaptations : la procédure de dépôt réalisée auprès du Guichet Culture assure un suivi direct des plaintes par l'Administration qui assure le suivi auprès de l'usager et de l’opérateur.
Les délais de traitements ont été raccourcis et le suivi auprès des opérateurs est efficace. Enfin, il est prévu que le dispositif fasse l'objet d'une évaluation annuelle dans les mains de l'AGC, qui assurera le suivi des plaintes déposées.

-Les Engagés : Les Engagés veilleront à ce que les mesures du Code relatives au suivi des plaintes introduites pour non-respect des procédures soient respectées. L’ajout d’un point relatif au délai dans lequel les plaintes doivent être traitées par l’AGC sera envisagé. De même, nous soutenons l’idée selon laquelle un courrier devrait être adressé au plaignant à l’issue de la décision.

-PS : En laissant à l’AGC la latitude nécessaire de s’organiser, dans le respect de son autonomie.

QUESTIONNEMENT 3/3

Le directeur de recherche Roland de Bodt au travail et les trois brochures qui publient son étude.
Celles-ci analysent le Code et dégagent 54 propositions concrètes à utiliser pour l’actualiser. Et pourquoi pas lorsqu’on fêtera ses 20 ans ?

L’AGC n’a pas fêté les 10 ans du Code des Usagers Culturels. Même pas un communiqué de presse du rappel de son existence ! Il faudrait qu’en 2026, ce « silence » soit contrebalancé par d’importantes festivités pour en marquer les 20 ans.

Il convient, bien entendu, également de faire évoluer le contenu du Code, et surtout de le compléter, et pourquoi pas passer à 20 points puisque l’industrialisation de notre culture ne cesse d’évoluer, et pas toujours en faveur des usagers, et surtout pas de ses moins nantis.

Voici un seul exemple de la rapidité (dont on n’a pas toujours conscience) de ces évolutions. L’année dernière, la prévente de concerts de Stromae commençait jusqu’à 23 mois avant les festivités. Le Soir critiquait Pierre Rapsat lorsque les réservations pour quatre concerts au Cirque Royal commençaient 4 mois avant leur déroulement. Pareil timing multiplie d’ailleurs les possibilités d’annulation pour les organisateurs ou … de décès de détenteurs de tickets !
Mais le pire est pour un public moins nanti qui a déjà des difficultés à payer ce type d’activité et qui doit, en plus, immobiliser cette somme durant près de deux ans. Comment préserver à l’avenir l’application de l’article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ?

Ces préventes si hâtives développent aussi une forme de concurrence déloyale entre grands, moyens et petits organisateurs, pour un spectacle se déroulant le même jour. En général, seul, le plus grand est capable d’ouvrir si tôt sa réservation et souvent les tickets sont vendus en quelques heures. Ainsi, le public ne peut plus choisir vraiment entre ces activités se déroulant au même moment puisqu’il ne connaîtra l’existence que de l’une d’entre-elles, celle du plus grand organisateur, et ne devra pas tarder à acheter son ticket. Ceci atteint donc aussi à son droit à la diversité culturelle.  

C’était un exemple parmi tant d’autres. D’autres exemples ? Certaines expositions immersives, l’arrivée de la tarification dynamique, l’impossibilité de payer en cash, etc.

Pour 2026, l’AGC devrait donc associer les représentants ou les experts des usagers culturels à une réflexion qui mènera au développement du Code.

Heureusement, il y a six ans déjà, en 2018, l’« Observatoire des Politiques Culturelles » a publié une étude très détaillée de 160 pages écrite par le directeur de recherches Roland de Bodt. Elle analyse l’utilité de ces 15 points du Code et les replacent dans les législations et réglementations à un niveau régional, national et international, avec 54 propositions concrètes.
Ce texte occupe les numéros 8, 9 et 10 de la revue « Repère » que l’on peut télécharger gratuitement ici : https://opc.cfwb.be/publications/collection-reperes/
Qui s’est emparé des résultats de ce travail de deux ans de recherches pour nourrir l’évolution de notre « Code des Usagers Culturels », fortement laissé en jachère ?

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

Notre parti s’engage durant la prochaine législature à soutenir l’organisation festive du 20ème anniversaire du « Code des Usagers Culturels » par l’AGC, en veillant que celui-ci soit accompagné d’un travail d’élargissement de son contenu nécessité par l’évolution des pratiques économiques du monde culturel durant ces deux dernières décennies. Cette tâche coordonnée par l’AGC devra se réaliser avec la collaboration de représentants et d’experts des usagers culturels
.

OUI : ECOLO - Les Engagés - MR - PS - PTB

NON : /

Autre réponse : DéFI

Commentaires :

-ECOLO : Oui, nous soutiendrons toute initiative destinée à renforcer la visibilité du Code dans les lieux culturels. Mais, il appartient bien à la prochaine majorité d'apprécier la forme et la façon dont il faudra visibiliser l'outil et la célébration des 20 ans de son existence. Enfin, l'évaluation annuelle du dispositif acquise par les écologistes durant cette législature permettra d'identifier régulièrement le champ des modifications nécessaires à opérer au sein du Code des usagers, au regard des transformations des pratiques du monde culturel.

-DéFI : Cet événement doit pouvoir recevoir l’appui de l’« Observatoire des Politiques Culturelles » (OPC) de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le soutien plus général de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Notre soutien peut s’exprimer par des interventions parlementaires en vue de son organisation auprès du ou de la ministre qui sera chargé de cette compétence au sein du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sous la prochaine législature.

-Les Engagés : Les Engagés partagent la volonté de profiter du 20e anniversaire pour mener une réflexion autour de l’évolution du contenu du Code des usagers culturels, en collaboration avec l’« Observatoire des politiques culturelles », et pour en faire la promotion auprès des opérateurs concernés.

-PS : Oui à l’organisation festive du 20ème anniversaire.

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B :
POUR LE NIVEAU FÉDÉRAL :
QUATRE THÈMES DE RÉFLEXION
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QUESTIONNEMENT 1/4

le 25 avril 2024, le cabinet du secrétaire d’État Dermine indique à La Ligue des Usagers Culturels : « Nos musées savent bien indiquer les devoirs des visiteurs, mais moins leurs droits ».

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

Vers une reprise par fédéral de 15 droits du « Code de respect des usagers culturels » qui a été initié en 2006 (et réactualisés fin 2023) par la Fédération Wallonie-Bruxelles?

Voici ces 15 points : https://www.culture.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=585202c32356d68ca00c6a9dc87a53e7df3a5974&file=fileadmin/sites/culture/upload/culture_super_editor/culture_editor/documents/Documents_utiles/Droits_des_usagers_et_publics_de_la_Culture/202211-A3-codeusagers-web.pdf

Qu’il existe enfin des règles communes (chaque musée fédéral ayant jusqu’à présent son propre règlement) afin que les institutions fédérales respectent mieux les droits de leurs visiteurs.

Il est intéressant de rappeler que Michel Draguet (directeur des MRBAB au moment où ce Code fut créé) avait fait part de son intérêt par écrit, après analyse par ses services, pour adapter à un niveau fédéral les 15 obligations concrètes de ce Code.

D’autre part, dans plusieurs courriers envoyés à la L.U.C., le secrétaire d’État Thomas Dermine (PS) a officialisé son adhésion aux 15 engagements du Code des usagers culturels.

Répondant à une question écrite du 6 décembre 2022 qui lui est adressée par le parlementaire Nicolas Parent (ECOLO), il annonce la rédaction d’une charte des utilisateurs « comme il en existe en Communauté française », et avec « les responsables des musées et les associations représentant les utilisateurs ».

Cette préparation d’une charte fédérale qui reprend précisément les 15 point du Code déjà existant en Fédération WB est en préparation mais celle-ci ne sera pas encore opérationnelle d’ici la fin de la présente législature.

Il convient donc de préparer l’échéance suivante et que cette mise en application fasse partie du programme du prochain gouvernement.

Bien entendu, cette charte ne fera pas double emploi avec les « règlements des visiteurs » que certains musées ont mis en place pour médiatiser les devoirs du public, mais faisant souvent silence sur ses droits.
À ce sujet, le 25 avril 2024, le cabinet du secrétaire d’État Dermine indique à La Ligue des Usagers Culturels : « Nos musées savent bien indiquer les devoirs des visiteurs, mais moins leurs droits. Bien entendu, le droit général de la consommation s'applique également aux visiteurs des musées, mais la question est de le préciser ».


OUI : DéFI - ECOLO - Les Engagés - MR - PS - PTB

NON : /

Autre réponse : /

Commentaires :

-ECOLO : Nous soutenons l'harmonisation des outils et du cadre en matière de droits culturels, dès lors qu'il n'existe pas de raison valable que ces droits varient en fonction des établissements selon le pouvoir subsidiant dont ils dépendent. Nous soutiendrons la poursuite du chantier du code au niveau des institutions fédérales.

-Les Engagés : Les Engagés soutiennent la publication et l’opérationnalisation de la charte fédérale qui reprend les 15 point du Code déjà existant en Fédération WB. Sa mise en application devra figurer sur la feuille de route du prochain gouvernement.

-PS : Comme le mentionne votre proposition, le Code de respect des usagers culturels a toujours été soutenu par le PS, tant dans sa mise en œuvre en Fédération Wallonie-Bruxelles que dans les perspectives d’application au niveau fédéral.

QUESTIONNEMENT 2/4

Si, au sein du personnel du Musée d’Art et d’Histoire, le travail d’un membre du personnel aurait consisté à défendre en interne les droits des usagers de façon transversale, découvrirait-on aujourd’hui sur le site de cette institution l’annonce de la fin de sa gratuité « pour tous » mensuelle ?

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

Au sein de chaque musée fédéral, la création de la fonction d’une personne-ressource dont le travail consistera à défendre en interne les droits des usagers de façon transversale, dans tous les départements, y compris auprès de la direction.

Si l’intérêt pour le public est évidemment dans toutes les pensées des membres du personnel de ces institutions, la surcharge du travail, la priorité prise désormais presque partout par le besoin de faire de la communication ainsi que la recherche, effrénée bien souvent, d’une rentabilité immédiate ne permettent plus vraiment de concrétiser, jour après jour, cet intérêt.

Il convient donc de retrouver au sein des diverses institutions le moyen de rendre incontournable cette préoccupation.


OUI : DéFI - ECOLO - Les Engagés - PS - PTB

NON : /

Autre réponse : MR

Commentaires :

-ECOLO : Les missions relatives aux droits culturels doivent être intégrées dans les bonnes pratiques de l'ensemble des acteurs, et ne pas reposer sur la seule responsabilité d'une personne-ressource qui en porterait l’enjeu.
D'autre part, nous voulons en priorité étendre l'accessibilité des droits culturels par des missions de médiation pour aller chercher de nouveaux publics plus éloignés. Il ne sera dès pas évident de garantir la possibilité d'avoir dans chaque institution une personne-ressources exclusivement dédiée à cela.

-Les Engagés : Les Engagés soutiennent l’idée d’avoir du personnel volant dans les institutions culturelles formé à défendre en interne les droits des usagers.

-MR : Le MR est favorable à la création de ce type de poste mais il faudra évaluer son impact budgétaire et, le cas échéant, envisager que cette fonction soit occupée à temps partiel par une personne qui se consacre également à d’autres tâches.

-PS : Disposer dans chaque musée fédéral d’une personne attentive au respect des droits des usagers culturels est utile pour s’assurer de l’effectivité des droits.

-PTB :  À condition que des moyens soient dégagés pour couvrir cette nouvelle fonction.

QUESTIONNEMENT 3/4

Dans le grand hall des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, on sait organiser des ateliers créatifs… Avec la même énergie, pourquoi ne pas prévoir aussi chaque année une rencontre avec les visiteurs afin de tenter d’améliorer à long terme leur accueil ?

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

L’organisation par et dans chaque institution d’une rencontre annuelle sur les droits de ses usagers.

Tous les membres de la direction et autres personnes à responsabilité devraient assister et participer à l’intégralité de ce rendez-vous qui devrait être interactif, enregistré, puis rendu public sur le long terme, via le site internet de l’institution, annoncé en page d’accueil.


OUI : DéFI - ECOLO - Les Engagés - PS

NON : PTB

Autre réponse : MR

Commentaires :

-ECOLO : Oui si cela s'intègre dans la stratégie d'accompagnement au déploiement et au renforcement de ces pratiques de l'institution concernée. Certaines institutions pourraient décliner cet objectif différemment.

-Les Engagés : Les Engagés soutiennent l’idée d’organiser des rencontres interactives sur les droits des usagers dans et par les institutions culturelles. Ils optent plutôt pour des journées mutualisées destinées à sensibiliser et former le personnel, puis à informer les utilisateurs via une communication claire et adaptée au format en ligne.

-MR : La communication interne sur le sujet est fondamentale mais nous souhaitons laisser davantage de liberté aux institutions dans la manière d’organiser cette communication.  

-PS : Le principe d’une rencontre annuelle est intéressant. À nos yeux, il faut laisser au musée le soin de déterminer la manière la plus adéquate de l’organiser et d’en faire la publicité.

-PTB : Encourager les institutions à organiser ce type de rencontre est une chose, mais les obliger à le faire une fois par an nous paraît trop lourd. Par ailleurs, obliger qui que ce soit à participer à un événement de ce type nous paraît outrepasser les prérogatives d’un gouvernement.

QUESTIONNEMENT 4/4

C’est grâce aux pressions de ses visiteurs dans son  « livre d’or » sur internet que le Musée D’Orsay a compris que ceux-ci souhaitaient pouvoir photographier sa légendaire horloge… et ses innombrables œuvres.

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

Pour le déploiement d’un site internet spécifique où se retrouveraient les « livres d’or » de tous les musées fédéraux (et autres institutions scientifiques).

Ainsi, tous les usagers seraient invités à commenter leurs visites et à découvrir les commentaires des publics de toutes les institutions fédérales.

Chaque institution devra faire la promotion de cette initiative sur la page d’accueil de son site ainsi que dans ses divers outils promotionnels, dont ses dépliants.

Cette proposition ne se contente pas d’offrir aux autorités des avis qui permettent de mieux cerner les réactions des visiteurs.
Elle permet aussi à ces derniers de découvrir ces multiples données, d’être ainsi encouragés à s’exprimer eux-mêmes et aussi à soutenir l’une ou l’autre revendication déjà émise par d’autres.

L’expérience montre que pareil mécanisme est utile aux directions des musées. Par exemple, en 2010, à Paris, le Musée d’Orsay a interdit toute prise de photos à ses visiteurs. Le livre d’or sur son site internet permit à sa direction de prendre conscience que l’opposition du public à cette décision était constante et d’importance. Cinq ans plus tard, en 2015, le Musée d’Orsay a rétabli l’autorisation des prises de photos.

Ainsi pareille initiative a la capacité d’être autant utile aux gestionnaires des infrastructures culturelles qu’à leurs publics.
Et avec même deux « plus ». Le visiteur qui souhaite s’exprimer à propos de tel musée va, sur ce site, découvrir les autres institutions et la façon dont leurs publics les perçoivent.
Enfin, la multitude des réflexions à propos d’autant de musées va permettre à une partie du public de mieux comprendre les coulisses culturelles et de devenir plus exigeants, en tenant compte d’une situation plus globale. C’est un plus qui, en fin de compte, ne peut qu’améliorer l’accueil des visiteurs et, réciproquement, l’estime de ces derniers pour nos institutions culturelles fédérales.  


OUI : PS MR Les Engagés - Les Engagés - MR - PS

NON: /

Autre réponse : ECOLO - DéFI - PTB

Commentaires :

-ECOLO : L'objet du livre d'or est lié à une appréciation qualitative des lieux, qui ne répond pas forcément à une logique d'évaluation - ce vers quoi tendrait l'idée d'un site Internet. Nous ne souhaitons pas développer une logique d'évaluation en ligne, pas plus pour le secteur économique que pour la Culture, dès lors qu'elle représente un certain nombre de biais et un problème d'objectivation de l'information. Enfin, nous voulons éviter la multiplication de biais relatifs à la fracture numérique au sein des publics.

-DéFI: L’onglet spécifique (du site internet)  recensant les avis des usagers  pour chaque musée et institution scientifique fédérale serait déjà un excellent progrès; la plus value d’un partage des commentaires des publics de toutes les institutions a certes les vertus de la transparence mais peut également contribuer à ternir l’image de l’institution.

-Les Engagés : Les Engagés veulent agir pour que chaque citoyen, dès le plus jeune âge, ait accès à une offre culturelle variée et de qualité, près de chez lui, qu’il la connaisse et qu’il puisse en faire usage. À ce titre, cette initiative pourrait être intéressante.
Mais elle doit être balisée. Nous pensons que les pouvoirs publics doivent contribuer à dynamiser la création et le développement culturel, sans pour autant s’immiscer dans la liberté, l’expression, les pratiques et esthétiques artistiques, et sans se substituer aux secteurs et opérateurs.
Le respect de la liberté associative restera une de nos préoccupations. Pour autant, il faut rendre claires et suffisantes les règles sur la gestion des institutions pour en garantir la transparence nécessaire à la bonne gouvernance.

-MR : Dans un souci de maîtrise de dépenses publiques, il serait opportun que les institutions publiques fédérales développent en la matière un outil commun.
À nos yeux ce livre d’or devrait être électronique et pourrait aussi s’accompagner d’une enquête de satisfaction avec quelques questions basiques.
Les possibilités sont infinies aujourd’hui (une interaction avec un artiste comme Magritte, Rubens ou Bruegel est même possible via l’Intelligence Artificielle). Cela pourrait concrètement être une application téléchargeable à l’entrée, avec un rappel à la sortie pour inviter les gens à remplir l’enquête et le livre d’or. Cela pourrait être un outil précieux pour les institutions.

-PTB : Pourquoi pas, mais beaucoup d’usagers utilisent déjà d’autres plateformes pour laisser un avis sur les lieux culturels qu’ils ont visités. Il existe par exemple, à l’heure où nous écrivons ces lignes, 8.455 avis sur Google concernant les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Ce sera un sacré défi de faire en sorte que le premier réflexe soit plutôt d’utiliser le site internet spécifique que vous proposez.

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C : POUR LE NIVEAU EUROPÉEN :
UN THÈMES DE RÉFLEXION
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QUESTIONNEMENT 1/1

L’exposition Van Eyck de Gand a beau faire la couverture d’un hebdomadaire en France… elle n’a pourtant pas vraiment respecté dans sa communication ses futurs visiteurs…

L’Europe s’intéresse bien peu aux droits des usagers dans les cas d’actions excessives entreprises à l’égard de ceux-ci par une industrialisation de plus en plus massive de l’industrie de la culture.

Or, différentes propositions qui favorisent les droits des usagers culturels ne sont pas adoptées dans tel pays ou telle région car des producteurs laissent entendre que, si c’était le cas, leurs artistes ne feraient plus étape dans ces contrées qui auraient eu l’audace de s’affirmer plus respectueuses des intérêts du public.

Pour ce nouveau combat de consommateurs, il convient donc, dans un tout premier temps, de sélectionner un exemple concret, et exiger une solution à y apporter au niveau Européen.

La L.U.C. revendique le droit du public en Europe à avoir accès à la diversité culturelle.
D’autre part, il faut également veiller à tout moment à l’application de l’article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent ».

Il est sans doute utopique de légiférer sur l’augmentation de certains prix en culture, de même que de tenter de limiter directement à un certain nombre de mois la durée des préventes (six mois, par exemple) alors qu’en quelques années, concernant ces dernières, on est passé allègrement de 6 à désormais parfois plus de 24 mois, pratique qui vient, en plus de l’augmentation des prix, à menacer l’application de l’article 27 auprès de nos concitoyens les moins nantis.

En revanche, il existe un moyen indirect qui est légal, mais hélas non appliqué dans les faits, pour freiner dans certains cas le démarrage de plus en plus hâtif de ces réservations.

Qu’au minimum, les activités culturelles respectent donc la législation économique à laquelle elles sont soumises.
C’est-à-dire ? Avant l’achat par le public, exiger l’indication (détaillée) des prix ainsi que la mention de tous les éléments qui composent l’activité proposée, afin que l’usager ne puisse pas être induit en erreur sur la nature de ce qu’il souhaite se procurer.

Prenons l’exemple des festivals musicaux d’été. Nombre d’entre-eux commencent désormais les réservations sans avoir dévoilé leur affiche de façon détaillée et complète, ou en n’en divulguent qu’une partie. C’est illégal.

Si beaucoup de festivaliers qui vont assister à l’ensemble de la manifestation ne s’en soucient guère, qu’en est-il pour les moins nantis qui n’auront les moyens que d’assister qu’à un seul jour sur les trois ou quatre prévus de ces festivals ? Il est fort utile pour qu’ils puissent faire leur choix de connaître de façon détaillée la programmation, et quand toutes les places ne sont pas encore vendues, donc dès le début de la prévente.

Enfin, de plus en plus de festivals augmentent progressivement leur tarification, et au fur et à mesure qu’ils dévoilent une tranche de leur programmation. Donc exercer son droit désormais de connaître tout le programme a désormais un prix, coûte plus cher.

Si la prévente de ces festivals respecte notre législation économique et donc ne s’entame que lorsqu’elle est définitive et entièrement rendue publique, il est probable qu’elle démarrera plus tard qu’elle ne le fait actuellement, ce qui permettra, dans bien des cas sans doute, de freiner les préventes de plus en plus hâtives. Pour ces festivals mais aussi bien d’autres activités.

Ce principe ne vise pas, bien sûr, que les concerts.
L’exposition Van Eyck prévue du 1er février au 30 avril 2020 au Musée des Beaux-Arts de Gand a commencé au début de 2019 la vente de ses billets sur internet. Il n’existe plus que vingt toiles de cet artiste dans le monde entier. Quelques jours avant le vernissage, le nombre précis de ces œuvres présentes dans l’exposition n’était pas encore divulgué…

Simplement appliquer cet élément de la législation économique pourrait être une première revendication pour commencer à mieux préciser enfin les droits des usagers culturels à un niveau européen.

Nos six Partis sont-ils d’accord avec le texte suivant ?

1 : (Re)préciser à un niveau européen pour les activités culturelles l’obligation économique de l’information détaillée à fournir à l’usager avant leur déroulement (si l’accès y est gratuit) et avant le paiement du billet d’accès (si l’entrée est payante).

Ceci devrait se traduire par l’adoption d’un texte établi à partir du point 2 du « Code des Usagers Culturels » en application depuis déjà 2006 en Fédération Wallonie Bruxelles, et réaffirmé fin 2023 : « Fournir aux usagers -avant le déroulement de l’activité culturelle envisagée, et si l’accès est payant, avant le paiement d’un billet d’accès - une information la plus complète qui ne comporte pas d’indications ou de représentations susceptibles de les induire en erreur, notamment sur la nature, l’éventuel prix d’accès, la durée et la date de l’activité ».

À un niveau européen, un groupe de réflexion devra préciser le type d’informations sur le contenu qu’il convient d’indiquer au public avant le déroulement ou l’achat des tickets, discipline par discipline : possibilité pour le public de photographier ou de filmer l’activité; langues utilisées; activité filmée par une télévision; pouvoir dessiner ou prendre des notes dans les salles d’un musée (interdictions qui existent au Musée Magritte, mais dont l’annonce est mal mise en évidence auprès des personnes qui achètent des tickets sur internet); nature d’un écrit (vraie ou fausse biographie, par exemple); bande sonore ou orchestre sur scène; titres des œuvres à communiquer au public lorsque celles-ci appartiennent au fond permanent d’un musée et ce, durant la période où elles ne sont pas exposées; etc.

2: Puisque la Belgique est pilote dans ce domaine, soutenir auprès de l’asbl 50-200, dans le cadre des activités qui vont célébrer les 200 ans de la Belgique au Parc du Cinquantenaire, l’organisation d’une enquête suivie d’un colloque et d’une exposition sur la thématique «Lutte européenne contre certains excès à l’égard du public d’une industrialisation trop importante de la culture».


OUI : DéFI - ECOLO - Les Engagés - PS - PTB

NON :

Autre réponse : MR

Commentaires :

ECOLO : Nous soutenons les dynamiques d'harmonisation des pratiques, à commencer par l'échelon des institutions culturelles belges francophones ou fédérales. Ici ou à l'échelon européen, nous défendons la nécessité d'offrir une culture de proximité et accessible (en ce compris les missions d'information préalable au visiteur).
Cependant, à titre de compétence d'appui, il appartient à chaque État-Membre d'apprécier l'opportunité d'en préciser le cadre européen.
Enfin, nous soutenons le principe d'une enquête et d'un colloque comme suggéré ici. Il appartient toutefois à l'asbl 50-200 d'apprécier l'opportunité d'un tel événement au regard de son objet social et de ses missions, dans le périmètre de son subventionnement et des choix éditoriaux dans le cadre du bicentenaire.

-Les Engagés : Il s’agit d’une piste de solution à investiguer pour protéger le public et ses droits. Les Engagés défendent l’idée d’une régulation au niveau européen des préventes des concerts, festivals et autres activités culturelles.
Certains excès deviennent un obstacle complémentaire qui peut rendre la culture moins accessible. Il faut donc légiférer en la matière.
Cette proposition pourrait être intégrée dans le cadre du programme « culture » de la Présidence belge de l’Union européenne.
Nous voulons permettre et initier des contacts et échanges à ce sujet entre les ministres de la Culture et la secrétaire d’Etat en charge de de la protection des consommateurs.

-MR : Le MR est ouvert au débat sur le sujet, en concertation avec le secteur. Celui-ci compte bien souvent sur les préventes pour assurer le pré-financement de l’événement. Il importe donc de trouver un équilibre entre les droits légitimes du public et le modèle économique des opérateurs.  

-PS : Plus largement que les usagers culturels, le PS défend la protection de tous les consommateurs, notamment à travers une information claire et transparente sur les biens et services.

-PTB : Pour le point 2, cela nécessite une concertation avec l’asbl concernée. Aussi, est-ce que la célébration des 200 ans de la Belgique constitue la meilleure occasion pour aborder une lutte européenne ? Est-ce que la thématique proposée n’est pas trop restreinte ? Si nous sommes favorables à ce qu’un événement soit organisé sur le sujet, les modalités doivent être approfondies.

ANNEXE

Ce triple questionnaire était annoncé dans la lettre suivante envoyée, le 19 Avril 2024, à la présidence des six grand partis démocratiques francophones :

(…) Je me permets de vous présenter concrètement la Ligue que je préside avant de poser des questions à votre parti pour découvrir, pendant la présente campagne électorale, ses projets en ce qui concerne des droits économiques du public dans le domaine de la culture.

La Ligue des usagers Culturels (L.U.C.) ne se positionne pas sur les contenus culturels (ce spectacle est de qualité ou pas, il mérite d’être subsidié ou pas, etc.), d’autres heureusement le font. Elle cherche plutôt à faire respecter les droits, surtout économiques, du public culturel.

Elle s’intéresse bien entendu au prix des activités et des services culturels, mais elle est aussi attachée à deux autres réalités puisque la culture est censée détenir un « supplément d’âme » :
-1 : le droit du public à avoir accès à la diversité culturelle,
-2 : être très attentif à l’application de l’article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent».

Elle veut qu’au moins les activités et les services culturels appliquent (beaucoup plus sérieusement) la législation économique auxquels ils sont soumis.

Deux exemples ? L’indication (détaillée) des prix. La mention avant l’achat par le public de tous les éléments dont se composent leurs propositions afin que l’usager ne puisse pas être induit en erreur sur la nature de ce qu’il va se procurer.

Parmi les sujets que la L.U.C. a traités :
-1 : Elle a réussi à ce qu’un opérateur culturel supprime dans son « règlement du public » une phrase illégale qui indique qu’il peut infliger des « amendes » et en décider unilatéralement le montant.
-2 : Elle a réussi à ce qu’un opérateur culturel rétablisse l’application d’une exigence « en faveur du public » négociée lors d’un don d’un mécène et … volatilisée lors de l’évolution de sa tarification.
-3 : Elle a réussi à ce qu’un musée indique clairement sur internet et à l’accueil, proche de la caisse, la liste des œuvres de son fond permanent (et avec des photos reproduisant celles-ci) qui ont été décrochées pour être présentées temporairement dans une autre institution.
-4 : Elle a réussi à ce qu’une institution mentionne sur sa tarification l’âge précis auquel les personnes âgées ont droit à une réduction (puisqu’on est passé de + de 60 ans à, actuellement, selon les lieux, + de 60 ans, + de 65 ans ou + de 67 ans).
-5 : Elle a réussi à ce qu’un opérateur qui permet à son public de photographier son activité corrige les mentions qui indiquaient le contraire sur son site internet, sur les tickets ainsi qu’au comptoir de son hall d’accueil.
-6 : Elle a réussi à ce qu’un opérateur écrive au dos de ses tickets une phrase plus nuancée que « Ni échangé, ni remboursé» parce qu’il avait été sur un fait précis pris en défaut et qu’il avait remboursé une entrée.
-7 : Elle a réussi à ce qu’un théâtre respecte son obligation qui constitue la compensation prévue le ministère des affaires économiques pour ne pas être obligé d’appliquer l’interdiction de fumer des cigarettes sur scène pour des comédiens lorsque le spectacle se déroule dans un local couvert : à savoir, l’annoncer préalablement au public avant qu’il n’achète son ticket.
-Etc.

Bien entendu, la L.U.C. n’arrive pas toujours à faire évoluer des situations que nous trouvons problématiques. Mais elle tient alors à sensibiliser le public à ces faits. Découvrir, préciser et médiatiser un problème participe à la prise de conscience pour les usagers de leurs droits culturels. En voici l’exemple le plus récent, publié ce 19 avril 2023 : un nouveau cas très significatif de « vente forcée » chez Casterman : https://www.asymptomatique.be/tintin-vendu-par-lot-de-trois-par-bernard-hennebert/

Comme à chaque élection, le L.U.C. (qui fut fondée en 2010) souhaite que les partis politiques démocratiques insèrent dans leur programme culturel des propositions qui soutiennent les droits du public.

Voici donc nos questions dans le cadre de l’actuelle campagne électorale.