Voici
les échanges de la L.U.C. avec le « Conseil bruxellois des Musées », à
propos de deux affiches qui pouvaient tromper les passants dans des
stations du métro.
Une critique et des explications… pour évoluer, à l’avenir?
LA LETTRE DE LA L.U.C.
(…)
Nous nous adressons à vous parce que le logo de votre association est
en exergue dans une campagne d’affiches qui revient régulièrement dans nos
métro bruxellois et propose en illustration des œuvres maîtresses des
musées de notre capitale.
Cette campagne a eu récemment au moins deux effets négatifs.
Nous
voulons vous en avertir et nous espérons que vous pourrez nous donner
une explication et trouver des solutions pour qu’à l’avenir cela ne se
reproduise plus d’une façon ou d’une autre.
1
: Tout d’abord, durant tout l’été 2018, les visiteurs potentiels du
Musée Magritte ont été trompé par votre illustration de L’Empire des
Lumières qui n’était pas exposé.
Voici une des plaintes qui en ont résulté : http://la-luc.blogspot.com/2018/12/le-musee-magritte-ceci-nest-pas-un-musee.html
L’absence
de cette toile (et donc indirectement votre promotion) a provoqué sur
la toile de nombreuses réactions qui ne sont vraiment pas bonnes pour le
tourisme et nos musées de façon globale :
2 : D’autre part, vous trouverez, ci-dessous, une photo prise le 22 janvier 2019 dans une station de métro du centre ville.
Elle propose une œuvre du Musée d’Ixelles… qui est fermé pendant plusieurs années pour sa restauration complète.
C’est
à nouveau une ambiguïté qui peut avoir des effets négatifs sur le
public. Par exemple, l’inciter à trouver porte close puisque je suppose
que le but de votre opération est de donner envie au public d’aller
visiter.
C’est
d’autant plus contreproductif que tant d’autres musées bruxellois n’ont
pas droit à cette campagne et pourraient en profiter utilement si cette
opération n’était pas organisée avec tant d’irrespect pour une
information du visiteur.
Nous
avons attendu de découvrir un second exemple pour vous avertir et
surtout pour vous demander comment vous comptez remédier à cette
carence. Le public a droit de découvrir des œuvres… qu’il peut voir s’il
se déplace (…).
LA RÉPONSE DE PIETER VAN DER GHEYNST
Pieter Van der Gheynst, Directeur adjoint & chargé de mission Brussels Card :
(…) Je vous remercie pour votre mail concernant les panneaux d’affichage dans les stations de métro.
Il
est vrai que depuis plus d’un an et demi JCDecaux nous donne des
emplacements d’affichage dans les stations de métro, ce qui nous
enchante car ces campagnes donnent une très belle visibilité à nos
musées bruxellois vers un grand public utilisateur des transports en
commun. Outre cette opportunité de visibilité, il est vrai aussi que la
campagne a provoqué de la confusion auprès de ce même public, notamment
pour le Musée Magritte et le Musée d’Ixelles.
Pour
vous clarifier au mieux la situation, il faut que vous sachiez que
cette campagne était une suite de notre projet “100 masters”, une
campagne pour les chefs-d’oeuvre dans les musées de Bruxelles, que nous
avons fait du 18 mai à fin août 2016. JCDecaux nous a contacté en mars
2017 pour nous proposer une campagne dans les stations de métro avec des
visuels de 4 chefs-d’oeuvre: le Chimu du MRAH, L’Empire des Lumières au
Musée Magritte, Déjeuner sur l’Herbe du Musée d’Ixelles et les
dinosaures au Muséum des Sciences naturelles.
Nous
nous sommes mis d’accord que JCDecaux prenne en compte l’impression des
affiches et leur distribution dans les stations de métro, au début
prévue uniquement en avril/mai 2017 pour remplir des places vides dans
leurs cadres (avec une communication positive et esthétique sur les
musées).
Or,
après cette première campagne dans les stations, JCDecaux en a fait
d’autres, sans doute parce qu’ils avaient des périodes creuses dans leur
réseau, toutefois sans nous prévenir à l’avance de quand les affiches
seraient mises.
Nous avons découvert chaque fois les affiches quand elles étaient déjà dans les stations.
C’est
ainsi que nous avons dû arrêter les affiches du Musée d’Ixelles, car le
musée venait de fermer ses portes et le public (+ le musée) se
plaignaient de la confusion que cela amenait. JCDecaux a enlevé les
affiches peu après, mais apparemment, comme je vois dans votre mail, il y
en a encore qui traînent ça et là. Je verrai avec JCDecaux pour enlever
au plus vite ces affiches.
Pour
le Musée Magritte, nous n’étions pas au courant du fait que le
chef-d’oeuvre en question ne se trouvait plus au musée, donc nous
n’avons pas pu prévenir JCDecaux d’enlever les affiches.
De
toute façon, depuis plusieurs mois, nous avons demandé à JCDecaux de
connaître le planning pour les affichages, ainsi que s’ils comptaient
encore prolonger la campagne pour beaucoup de temps.
Comme
vous le dites, continuer trop longtemps la même campagne avec les mêmes
3 ou 4 musées devient trop répétitif et met trop en avant ces 3-4
musées par rapport aux autres musées.
C’est
pourquoi nous voulions arrêter la campagne telle qu’elle est et la
remplacer par une autre, présentant d’autres musées ou passant un autre
message (…). Cela ne change rien à la confusion que la campagne a créé,
et je m’en excuse de tout coeur! Notre ambition à nous aussi est d’être
claire et donner une image positive des musées, c’est là vraie mission
de Brussels Museums.
Je vais me renseigner aussi avec le Musée Magritte concernant l’Empire des Lumières et faire enlever les affiches s’il faut.
Je vous tiendrai au courant de la suite (…).
LA RÉACTION DE LA L.U.C.
« Je vous remercie pour votre réponse instructive.
Chat
échaudé, peut-être que pour une prochaine campagne médiatique analogue
dans le métro, il faudrait éviter d’illustrer les affiches par des
œuvres (susceptibles pour des raisons parfois imprévisibles longtemps à
l’avance de ne pas être exposées) et plutôt opter pour du « dur » : par
exemple, la façade d’un musée, son hall d’accueil, un couloir, etc. (…).