«L’anglais
des musées à Bruxelles: pour tromper ou égarer des visiteurs?» est le
titre d’une tribune publiée par l’un de nos administrateurs dans le
trimestriel «4 millions 7» de décembre 2018.
«Klimt,
et surtout les autres à Bozar»: ce titre de l’article de L’Avenir (24
septembre 2018) apparait comme ironique et quelque peu dénonciateur.
Surtout
quand Marie-Françoise Gihousse y détaille: «(...) Un thème un peu
trompeur. L’exposition met en avant par son titre «Beyound Klimt», et
son affiche, un artiste connu du grand public. C’est de bonne guerre
mais, autant savoir, il y a très peu d’œuvres de Klimt à Bruxelles
(...)».
Et
on peut en dire tout autant pour Schiele et Mucha, annoncés dans cette
exposition à 16 euros l’entrée quand même (les réductions pour les
seniors n’étant octroyées chez Bozar qu’aux plus de 67 ans, à l’inverse
des autres institutions fédérales où c’est 65 ans, et de nombreux autres
diffuseurs culturels belges où c’est 60 ans).
Pour
cette exposition de Bozar (proposée au cœur de Bruxelles,
rappelons-le!), pourquoi utiliser un titre en anglais? Pour éviter toute
méprise, ou mauvaise surprise, les titres plus explicatifs en français
et néerlandais n’auraient-ils pas aussi été indispensables?
Une œuvre de Klimt est omniprésente dans la promotion.
Si
Bozar (ex Palais des Beaux- Arts de Bruxelles), cette institution
largement subsidiée, avait comme mission indispensable l’information des
visiteurs, elle aurait indiqué au moins sur son site internet le nombre
d’œuvres exposées de Klimt (et des autres artistes présentés), ce qui
correspondrait d’une certaine façon à l’annonce avant achat des
ingrédients, celle-ci étant obligatoire et clairement réglementée par
notre législation économique, pour tous les produits de consommation
courante: https://www.bozar.be/fr/activities/133869-beyond-klimt
Guy
Duplat met aussi en garde ses lecteurs dans La Libre du 26 septembre
2018: «Attention, une exposition peut en cacher une autre. À lire trop
vite le titre de l’exposition, choisi pour des raisons de marketing, on
peut croire que Bozar présente une exposition Klimt pour le 100ème
anniversaire de la mort du grand peintre viennois (…)».
Le
diable se niche parfois dans les détails! L’anglais a également
l’exclusivité d’une partie du ticket d’une autre institution fédérale
majeure située à un jet de pierre: le Musée Magritte Museum (c’est le
nom officiel de ce musée des MRBAB pour que le public ne le confonde
avec le «vrai» Musée Magritte établi dans le maison de Jette où a vécu
l’artiste).
Au
dos du ticket (qui constitue le texte du contrat qui lie l’acteur
culturel à l’usager), est imprimé en lettres bien lisibles un long texte
de communication pour remercier les visiteurs, en français, en
néerlandais et en anglais.
Mais
le seul texte concret pour le visiteur qui souhaiterait introduire une
réclamation se trouve tout en bas, indiqué uniquement en anglais (donc
pas dans les langues nationales du pays qui subsidie cette institution
fédérale, à l’inverse de ce qui est pratiqué sur le reste du ticket):
«By purchassing this ticket you accept the General Terms and Conditions
of the Museum».
À
noter également qu’aucune adresse précise sur internet n’y est indiquée
pour permettre à l’usager de retrouver le texte de ce règlement!