Le communiqué de presse de la L.U.C. intitulé « Musées fédéraux : assainir les finances… et aussi mieux respecter les visiteurs ! » a été résumé et largement diffusé par l’agence de presse BELGA en fin d’après-midi, le vendredi 4 janvier 2019.
De nombreux médias l’ont repris:
- L’Avenir (avec un titre original :
« Les musées fédéraux manquent de moyens et c’est le public qui trinque»):
« Les musées fédéraux manquent de moyens et c’est le public qui trinque»):
- RTL Info :
- 7 sur 7 :
- La Libre :
VOICI LE TEXTE INTÉGRAL DE CE COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Les
différents lieux culturels fédéraux sont gérés par des ministres MR :
Didier Reynders (BOZAR, Musée de l’Armée) et Sophie Wilmès (chargée de
la politique scientifique).
La
Ligue des Usagers Culturels (L.U.C.) interpelle le gouvernement de
Charles Michel, par l’intermédiaire de ces deux excellences, pour que
les institutions fédérales soient dotées d’un « Code de respect des
usagers culturels », l’équivalent de celui adopté par la Fédération
Wallonie-Bruxelles en février 2006.
En
efffet, Sophie Wilmès ne vient-elle pas de déclarer à la presse être
ouverte pour aider les institutions culturelles à trouver des solutions
structurelles pour leur bon fonctionnement.
Il
est bien entendu impératif de dégager des moyens tant pour les
bâtiments que pour le personnel, afin que les missions de service au
public soient remplies dans les meilleures conditions possibles, sans
oublier les droits des usagers : l’information et l’accueil du public.
Sur ce dernier point, de grands efforts restent à accomplir.
Interdit de dessiner ou de prendre des notes !
Rappelons
ici la campagne de presse lancée en France pour dénoncer avec raison
une innovation « à la belge » bien peu pédagogique : l’interdiction pour
les visiteurs de dessiner ou de prendre des notes sur des feuilles A4
au musée Magritte museum et dans les expositions temporaires des Musées
Royaux des Beaux-Arts de Belgique !
Ou
encore l’absence de solution pour que la population active soit à même
de découvrir les musées Wiertz et Meunier. En effet, ceux-ci sont fermés
tous les week-ends, les jours de congé légaux et ne sont accessibles
(du mardi au vendredi) que pendant le temps de midi !
Des
modifications d’horaires, sans frais supplémentaires, ont été proposées
par plus de 3.000 visiteurs. Le courrier adressé à la ministre NVA qui a
précédé Madame Wilmès est d’ailleurs resté sans réponse, malgré
plusieurs rappels.
Cinq « irrespects » du public en 2019
En
relisant les différentes questions parlementaires consacrées à ces
thématiques, ainsi que les missives envoyées ces dernières années aux
ministres successifs (de l’écolo Zoé Genot au libéral Gautier Calomne),
il apparaît qu’une majorité alternative pourrait se dégager en faveur du
Code de respect des usagers culturels qui donnerait par la même
occasion un courant d’air frais à nos institutions fédérales.
En
ce début 2019, nous constatons qu’au moins cinq points problématiques
fort différents plaident pour l’urgence à mener à bien la revendication
de la L.U.C.
- Le 2 janvier 2019, l’Africa museum a abandonné discrètement sa
demi-journée de « gratuité pour tous » du premier mercredi du mois,
alors qu’elle avait été instaurée pour tous les musées fédéraux. Le
musée situé à Tervueren appliquait la mesure depuis plus de vingt ans
(depuis le 3 septembre 1997), à la demande du ministre socialiste Yvan
Ylieff, pour compenser la suppression, quelques mois plus tôt, de la
gratuité quotidienne.
- Le 3 janvier 2019, le musée de l’Armée n’a pas ajusté le prix de
son entrée en fonction de l’évolution du coût de la vie, mais il a
doublé la tarification de son billet plein, et de façon abrupte, sans
explication proposée au public.
- Depuis janvier 2016, le musée de l’Armée refuse le paiement avec de
l’argent liquide. Selon le personnel du musée, le recours obligatoire à
la carte bancaire poserait problème à 15 à 20% du public. Pareille
pratique dans d’autres secteurs de la vie sociale fut assimilée en 2016
par le Service Public Fédéral comme une pratique commerciale déloyale
(par exemple, les distributeurs de billets de stationnement à Bruxelles
exclusivement alimentés par carte bancaire). Précisons aussi que le
dépliant de présentation du musée, distribué un peu partout en Belgique,
depuis 2016, indique bien la tarification, mais qu’il omet de signaler
qu’il faut se munir d’une carte de banque pour avoir accès au musée. Il
en va de même pour l’édition 2019 du guide Le Routard.
- S’il est regrettable mais sans doute justifié que l’âge auquel la
réduction « senior » s’adapte à cause de l’évolution de l’espérance de
vie, les excès de zèle en cette matière sont inadmissibles. Alors qu’un
certain nombre d’acteurs culturels sont passés de 60 à 65 ans, il est
très regrettable que BOZAR ose faire cavalier seul en pratiquant le « +
de 67 ans ».
- Depuis décembre 2018, au musée Magritte museum, une quinzaine d’œuvres, dont certaines majeures, ont été décrochées. Elles ont été remplacées par des peintures de Max Ernst, Frits Van den Berghe, Victor Servranckx, Giorgio de Chirico, Salvador Dali, Joan Miro, André Masson, Paul Delvaux, Francis Picabla, Armand Simon, etc. C’est plutôt une bonne idée, et il est utile que les œuvres de Magritte puissent voyager ou soient restaurées. Néanmoins, un fait ternit cette heureuse initiative : le musée change ainsi de nature et passe de « musée consacré exclusivement au peintre belge » à celui d’un courant artistique dont Magritte fait partie. Ce changement structurel devrait donc être annoncé aux visiteurs potentiels pour éviter de les tromper sur la marchandise ! Et avant qu’ils ne payent leur ticket, ce qui n’est pas le cas. Un avis en ce sens à placer à l’accueil, à la caisse, nous semble indispensable.
Michel Draguet, directeur des MRBAB, souscrit aux 15 points du Code
Le
manque d’informations que doivent subir ainsi les visiteurs du musée
Magritte museum serait impensable si celui-ci était obligé de respecter
les 15 points du « Code de respect des usagers culturels » d’application
en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ainsi,
voici son point 2 : «(obligation de) fournir aux usagers avant le
paiement du billet d’accès une information la plus complète qui ne
comporte pas d’indications ou de représentations susceptibles de les
induire en erreur, notamment sur la nature, l’éventuel prix d’accès, la
durée et la date de l’activité».
Or,
Michel Draguet lui-même, responsable des MRBAB, a fait analyser les 15
points du Code de respect des usagers culturels, lorsque celui-ci fut
adopté en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sa conclusion ne laisse aucun
doute : « Mes services ont examiné votre proposition et m’ont fait part
de leur avis. Nous sommes en mesure de souscrire aux point 1 à 15 ».
Il
ne reste donc plus qu’à concrétiser ce point de vue, ce qui ne pourra
que renforcer l’attrait du patrimoine culturel fédéral tant pour les
touristes que pour les citoyens qui vivent en Belgique.
Le
slogan « Les grands musées à Bruxelles sont gratuits tous les jours »,
qui a sombré en 1997, pourrait alors être remplacé par « À Bruxelles,
les musées respectent les droits des usagers culturels » !
Philippe Schoonbrood,
Président de la L.U.C.
ANNEXE :
Voici les 15 points du « Code de respect des usagers culturels » en vigueur en Fédération Wallonie-Bruxelles :