samedi 4 juillet 2020

Le nouveau Président de la L.U.C.

Réuni d’urgence suite au décès de Philippe Schoonbrood-Bartholomeus, le conseil d’administration de la L.U.C. a nommé à l’unanimité Bernard Hennebert comme nouveau président, le 15 juin 2020.

Celui-ci a commencé sa carrière comme journaliste culturel en interviewant en free-lance notamment Hergé, Peyo (voir la photo de Gérard Michaux faite au domicile du père des Schtroumpfs), Béjart, Brel, Leclerc, Barbara, Brassens, Trenet, Ferrat, Ferré, etc.
Il fut également, à cette époque-là, permanent salarié aux rédactions des journaux «Hebdo» et «Notre Temps». 
Il participera avec des collectifs (Algol, Halles de Schaerbeek, le Chat Écarlate, la Ferme V, Maison des jeunes de Forest) à l’organisation des premiers concerts bruxellois de Jacques Higelin, Renaud, Catherine Ribeiro, Bernard Lavilliers, etc.


C’est lorsqu’il sera le responsable du mouvement d’éducation permanente «Diffusion Alternative» au cours des années ’80 que commencera sa participation au combat des droits du public dans les domaines de la culture et des médias. Par la suite, il créera le site Consoloisirs (contraction de consommation pendant le temps des loisirs: culture, médias, divertissements) et coordonnera une newsletter et une émission de radio portant le même nom.




Découvrant en 2003 qu’à La Louvière en Hainaut, le «Centre de la Gravure et de l’Image Imprimés» pratique la gratuité du premier dimanche du mois, il publie une chronique dans Le Ligueur sur ce thème (http://www.consoloisirs.be/articles/leligueur/026.html) et décide de tenter de fédérer à titre individuel et bénévole un maximum d’institutions autour de cette gratuité. Ce combat deviendra populaire même si quelques conservateurs puissants laisseront traîner nombre de peaux de bananes assassines. On pourrait y consacrer un livre entier. Il ne lui réservera que le chapitre 8 de son livre « Les musées aiment-ils le public? » paru en 2011 chez « Couleur Livres » (http://www.consoloisirs.be/presentation/livre04.html).

Depuis 2012, c’est «Arts & Publics» (https://www.artsetpublics.be), une asbl fondée avec Jacques Remacle, qui a repris ce combat. Bien vite, Bernard Hennebert démissionnera de la présidence pour que le projet poursuive sa route de ses propres ailes. C’est une franche réussite puisque, en allié extérieur, il constate aujourd’hui que la mesure concerne 150 musées belges et qu’une aide importante de la Fédération Wallonie-Bruxelles permet de médiatiser chaque mois cette opportunité afin de concerner le vaste public.

L’attrait de la quête des premiers dimanches gratuits a quelque peu relégué dans l’ombre médiatique l’acquisition d’une autre «nouveauté» décisive pour nos droits d’usagers culturels souhaitée par notre nouveau président. Le 4 février 2004, il envoie une plainte à Henry Ingberg, le regretté Administrateur général de la culture, pour déplorer qu’une affiche d’une exposition consacrée au Chat de Geluck à l’Autoworld renseigne des numéros de téléphone surtaxés sans indication de leurs tarifications.
En l’absence de la mention de l’adresse d’un éditeur responsable, c’est au ministère de la culture qu’il s’adresse car le sigle de ce dernier est imprimé sur le matériel promotionnel. Monsieur Ingberg reprendra la balle au bond en déclarant: «Le rapport à l’usager est un véritable enjeu. Jusqu’à présent, l’autorité publique n’a pas pris en compte cette problématique de manière systématique et organisée. Il y a là distorsion par rapport à une amplification des pratiques de loisirs par la collectivité». S’en suivra une année de réunions et, le 3 février 2006, le gouvernement de la Communauté française adoptera le «Code de respect des usagers culturels» en 15 points qui doit être appliqué par les opérateurs culturels aidés par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui est toujours d’actualité en 2020 (ses 15 points : http://www.culture.be/index.php?id=5235).

Il a participé pendant plusieurs années à deux instances d’avis initiées au Ministère de la culture : d’abord le « Conseil des Musées et autres institutions muséales », puis la 3C, dite « Commission des Centres Culturels ».

Enfin, depuis sa création, notre nouveau président était administrateur à la L.U.C. (Ligue des usagers culturels).

Pour conclure cette présentation, un témoignage non hagiographique de ce personnage atypique? Pour son livre «Il faut sauver la RTBF» publié en 2008 aux éditions Couleur Livres, Marc Moulin rédigea une préface d’une dizaine de pages titrée «Ceci n’est pas un service public» qui commençait ainsi : «Non, Bernard Hennebert n'est pas un hurluberlu, ni un zigoto, pas plus qu'un zigomar ou un ostrogoth. Bernard Hennebert, c'est un service public à lui tout seul. Depuis ces décennies qu'il pousse sa grande silhouette dans les lieux divers où il n'est pas forcément le bienvenu, il a surpris, agacé, ému, exaspéré, fait sourire, fait grincer. Mais il a souvent visé juste. Son combat: celui de chevalier blanc de la culture et des médias. Comme Michaël Moore ou Ralph Nader, il est un mal nécessaire ou un bienfait (...)».